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Journée de la laïcité : cache-nez de l’échec de l’Éducation nationale ?

OPINION. Derrière ses grandes ambitions républicaines, la journée pour la laïcité organisée par l’Éducation nationale ce 9 décembre n’a pas eu l’effet escompté.

/2022/12/Laicite


Le 27 août 2022, le CIPDR (Comité Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation) pointait la recrudescence de défis sur TikTok visant à porter des tenues religieuses dans les établissements scolaires. Le 9 décembre, l’Éducation nationale organisait la journée de la laïcité en commémoration de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État.

Je voudrais ici, rapporter, le témoignage d’un professeur qui souhaite rester anonyme, et décrire cette journée du 9 et les réunions préparatoires qui ont précédé. Les faits sont relatifs à des collèges de province. Une des réunions préparatoires a commencé ainsi : un professeur a souhaité montrer 3 vidéos prises sur Tik Tok qui, selon lui, exprimaient des points de vue sur la laïcité diffusés sur les réseaux. Ces vidéos présentaient les situations suivantes : un garçon indiquait qu’il n’y avait pas de relation entre les vêtements et l’identité. « Je m’habille Lacoste, mais je ne revendique pas Lacoste ». Il indiquait par là, l’absence, selon lui, de relation entre un vêtement religieux et la religion dont il est l’emblème aux yeux de tous. La seconde vidéo montrait un homme, argumentant sur la liberté de s’habiller dans l’espace public. « Pourquoi limiter la liberté de se couvrir le corps ? On a bien le droit de se découvrir ! Pourquoi ne pas avoir le droit de se couvrir dans un établissement scolaire ? ». La dernière vidéo exprimait sous une forme propre à TikTok l’argument « mon voile mon choix ».

Ces documents auraient pu introduire un débat argumenté. Et bien non. Un des professeurs de l’assemblée a déclaré avec virulence : « Vous stigmatisez une communauté. » La tension est immédiatement montée d’un cran. Un autre professeur a fait part de faits qu’il avait observé au sujet de tenues religieuses. Ces propos ont été qualifiés d’inadmissibles. Comme il fallait s’y attendre...

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