Industrie

La France vend de plus en plus d’armes : une bonne nouvelle ?

OPINION. Troisième exportateur mondial, la France est un acteur majeur du marché de l’armement. Si c'est une bonne nouvelle sur le plan industriel, la destination de ces armes pose, elle, de sérieuses questions en termes d’intérêts géostratégiques et de respect des droits de l’homme.

/2021/07/VENTE-ARMES

Dans un article de mars dernier, l’Institut international de recherche pour la paix (SIPRI) établit que la France est le troisième plus grand exportateur d’armes au monde. La France a vu sa part de marché au niveau mondial passer de 5,6 % sur la période 2011-2015 à 8,2 % sur la période 2016-2020. Cette hausse de 44 % est la plus forte du top 5 des vendeurs internationaux. Malgré un ralentissement important lié à la crise sanitaire et économique, le marché mondial des armes est plus que jamais un enjeu stratégique et économique majeur pour la France. Si on peut crier un petit cocorico justifié par la prouesse technologique et le savoir-faire français, il est important en même temps de ne pas se laisser griser par les retombées sonnantes et trébuchantes d’une industrie qui n’en demeure pas moins celle de la guerre.

Savons-nous vraiment à quoi servent ces armes ?

Dans son rapport au Parlement 2021 du ministère des Armées sur les exportations d’armement de la France, la ministre Florence Parly se veut rassurante : « Nos exportations accompagnent aussi nos objectifs stratégiques dans d’autres régions du monde, notamment le renforcement de notre présence en zone Indopacifique, notre implication dans la préservation de la stabilité régionale au Moyen-Orient et en Afrique et la lutte contre le terrorisme dans les pays concernés. » Le rapport évoque « des exportations qui concourent à la préservation de la sécurité internationale ».

Mais la réalité contredit — hélas ! — le message lénifiant de la ministre de la Défense. Un rapport d’Amnesty International de 2015 rappelle que l’État islamique avait assez d’armes pour équiper trois divisions d’une armée conventionnelle c’est-à-dire 40 000 à 50 000 soldats. Or, parmi ces armes, on en a trouvé beaucoup qui étaient d’origine française. Dans un courriel de 2014, dévoilé par Wikileaks de Julian Assange, John...

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