La grande imposture
CONTRIBUTION / OPINION. Notre politique monétaire occidentale perdure sur une grande imposture : celle selon laquelle nous pourrions continuer à consommer plus que ce que l’on est capables de produire. Une impasse complète sans souveraineté.
L’Occident vit sur la grande imposture que l’on peut consommer plus que l’on ne produit tout en étant moralement irréprochable et tranquille pour son avenir. Il a fallu, pour ce faire, supprimer le verrou qui rendait ce mythe impossible et inventer un autre mythe donnant une réalité apparente à l’imaginaire. Le tout dans une prétendue démocratie où une élite corrompue dompte le peuple et le flatte pour qu’il la maintienne au pouvoir pendant qu’une autre élite (ou la même) cherche des solutions à imposer au peuple.
Déverrouiller
Il avait fallu de tout temps et partout, gagner son argent avant de le dépenser, ce qui limitait forcément la dépense. Si le prêt existait, il n’était que sur gage, c’est-à-dire sur une richesse déjà possédée. En 1971, les États-Unis ont délié unilatéralement le dollar de l’or alors que les autres monnaies étaient liées au dollar par les accords de Bretton Woods de 1944. Le changement de paradigme a été imposé par le fait que Nixon a déconnecté le dollar de l’or sans le lier à une autre richesse déjà existante, ce qui a fait sauter sa limite quantitative. La monnaie n’étant plus liée à une richesse, la dépense n’a plus été limitée que par la décision des banques de prêter ou pas, une monnaie qui est devenue une dette vis-à-vis de la banque qui a émis cette monnaie par la double écriture (mise à disposition au passif et créance à récupérer avec intérêts à l’actif). La privatisation du secteur bancaire après que la monnaie ait été déconnectée de toute richesse existante, a donné à des particuliers riches, le droit de fabriquer une monnaie qui n’est plus qu’une dette à leur égard, sur laquelle ils s’enrichissent par les intérêts avant de détruire la monnaie créée, prêtée puis remboursée. Le pompon a été obtenu...