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L’angle mort du RN sur la politique africaine de la France

CONTRIBUTION / OPINION. Si la critique de la politique menée en Afrique par Emmanuel Macron formulée par Jordan Bardella est juste, la propre vision de celui-ci donne des gages au ressentiment anti-France et fragiliserait nos relations avec le continent.

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Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a publié, le 31 août dernier, dans Valeurs Actuelles, un édito intitulé : « La France grande perdante du chambardement sahélien. » Il part du constat que la France perd, peu à peu, ses positions traditionnelles et prééminentes en Afrique subsaharienne francophone. L’interrogation est justifiée. Mais s’il y a, à cette régression, de bonnes et inéluctables raisons, il y en a aussi de mauvaises. Les bonnes raisons sont que, soixante ans après leurs indépendances pacifiques, il est normal et même vertueux que ces pays, amis et francophones, épanouissent leurs indépendances en diversifiant leurs partenariats économiques et diplomatiques. Mais les mauvaises raisons ont des causes multiples. Certaines causes sont attribuables aux vices et erreurs de la politique étrangère de la France, en général ; de la politique africaine de coopération en particulier. Dans les deux cas, il conviendra d’en changer radicalement. D’autres causes sont imputables aux menées et actions d’entités étrangères, nations, organisations dont certaines liées à la finance, ou corruptrices, qui trouvent des complicités dans les États africains. Le plus souvent au détriment des populations et à l’avantage de quelques gouvernants corrompus.

Si le talent de Jordan Bardella comme orateur et débatteur n’est plus contesté par quiconque, ceux qui lui ont préparé son édito sur la politique africaine de la France n’étaient pas des meilleurs pour traiter ce sujet complexe et majeur. Le texte est flou, souvent superficiel, parfois faux, mais il parvient (sans doute grâce à des plumes différentes) à une conclusion que nous partageons partiellement : « [Emmanuel Macron] apparaît davantage, en Afrique et ailleurs, comme l’émissaire d’un empire occidental déclinant, arrogant et contesté, plutôt qu’en artisan d’un nouvel ordre international respectueux de la souveraineté internationale et des différences civilisationnelles. » Certes, de territoires jadis colonisés, les pays d’Afrique sont devenus des États souverains, parfois en...

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