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Le « jugement majoritaire » : un nouveau mode de scrutin à étudier ?

DÉBAT. Alors que le groupe LR réfléchit à une méthode de départage dans le cadre de ses primaires, l’association « Mieux voter » milite pour l’adoption d’un mode de scrutin novateur : le « jugement majoritaire ». Un nouveau système à même de revitaliser la représentation politique ? Ou bien, au contraire, est-ce là une fausse refonte qui confortera le consensus plutôt que la volonté des citoyens ? C’est le débat de ce mercredi.

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C’est un mode de scrutin qui pourrait relancer le débat de la méthode de sélection de nos représentants, notamment pour les élections présidentielles – suffrage parmi les plus importants de la Vème République –, mais qui nourrit de nombreuses frustrations. Le « jugement majoritaire », défendu par l’association loi 1901 "Mieux voter" est un mode de scrutin alternatif au scrutin à la majorité, peut-être responsable, en partie, de la crise de la représentation politique que nous traversons.

Inventé en 2002 par deux chercheurs mathématiciens et économistes français : Michel Balinski et Rida Laraki, le principe du jugement majoritaire repose sur une théorie mathématique explicitée dans leur ouvrage de janvier 2011 Majority Judgment : Measuring, Ranking, and Electing. Contrairement aux systèmes de vote par « sélection » ou par « classement », le jugement majoritaire est un système de votes par valeurs où on attribue à un candidat ou à une proposition une des mentions « à rejeter, insuffisant, passable, assez bien, bien, très bien » et auquel on applique la médiane (point milieu de l’ensemble), plutôt que la moyenne, pour déterminer le gagnant.

Parce que trois images valent trois mille mots, ci-dessous l’explication simplifiée de ce système :

Selon ses partisans, ce mode de scrutin serait une méthode plus représentative que le scrutin uninominal majoritaire à deux tours utilisé aujourd’hui en France pour les élections présidentielles car il permettrait d’exprimer un avis nuancé sur chacun des candidats (pas seulement un vote binaire oui-non mais une gamme de six mentions) et donc une prise en compte plus fidèle de l’opinion de l’électeur. Il permettrait de fait, selon ses partisans, de lutter contre l’abstention et d’atténuer le « vote utile », qui consiste à voter au premier tour pour le candidat qu’on estime avoir le plus de chance de l’emporter au second tour, en dépit de sa véritable opinion.

Le jugement majoritaire n’est cependant...

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