Les promesses du numérique sont nombreuses : maison connectée pour une gestion à distance de son chauffage et de son éclairage, smart grid pour ajuster l’usage du réseau électrique, intelligence artificielle comme aide décisionnelle pour préserver l’environnement, blockchain pour sécuriser les transactions financières, réseaux sociaux pour libérer les peuples des dictatures… Le numérique abat les frontières, libère les peuples, connecte les gens et, surtout, contribue à limiter le réchauffement climatique ! Ce discours est martelé en permanence, mais qu’en est-il vraiment ?

Ce que l’on sait moins, c’est qu’Internet consomme entre 10 % et 15 % de la production électrique mondiale [1], soit plus de la moitié de la production nucléaire en 2018 [2]. Si c’était un pays, il serait le 3e consommateur électrique après la Chine et les États-Unis. Avec une production électrique mondiale carbonée à plus de 60 % [3], il n’est pas faux de dire qu’Internet est alimenté à 60 % par de l’électricité sale. Enfin, on estime qu’Internet contribue à 4 % des émissions des gaz à effet de serre dans le monde [4] (on est bien loin des 0,04 % émis par les jets privés [5] que certains veulent interdire).

Pour compléter, l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse), le régulateur des télécommunications, a calculé que l’utilisation du réseau 4G pour regarder des vidéos consomme 10 fois plus d’électricité et rejette 23 plus de CO2 que sur une connexion filaire [6].

Comme le poids en rejet de CO2 n’est pas très parlant, je propose de faire une conversion en distance parcourue avec une voiture diesel que l’on souhaite bannir de nos villes. La voiture la plus vendue en France en 2021 est la Peugeot 208 [7]. Son moteur diesel émet 109 gCO2/km (contre 119 gCO2/km [8] pour la version essence,...