Front Populaire :  La mode “HelloQuitteX”– nom de ralliement de ceux qui appellent à quitter la plateforme X (ex-Twitter) pour s’opposer à son propriétaire Elon Musk –  fait beaucoup parler d’elle en ce moment, du fait notamment de ses nombreux relais dans la classe politico-médiatique française. Qu’en pensez-vous ?

Bertrand Leblanc-Barbedienne : Je ne sais pas si je vais m'en remettre… Plus sérieusement : cette débandade qui se donne des airs de résistance frise le grotesque. Elle traduit surtout l'hypocrisie d'un esprit parisien qui ne supporte plus tout ce qui n'émane pas de ses cuisines. En ce qui me concerne, j'aime la contradiction. Je vais même vous dire que je l'appelle et l'espère. Et les gens qui me connaissent vous diront que je suis toujours disposé à lui donner raison in fine si d'aventure elle parvient à me convaincre sur tel ou tel point. Cet air dégoûté que prennent ceux qui se bouchent le nez en quittant ce navire, et l'annoncent avec fifres et tambourin, comme si le monde devait les suivre dans la foulée, voilà la seule chose véritablement infamante en soi et véritablement dangereuse pour la conversation du monde. S'ils vont au bout de leur logique, personne ne parlera plus qu'avec ses alter go, des gens très bien sous tous rapports, idéologiquement conformes.

Enfin, le procès qu'ils font à l'algorithme d'X me semble infondé. S'il l'était, le compte "Souveraine Tech" aurait dû connaître un succès fulgurant depuis l'embarquement de Musk, alors qu'il stagne lamentablement depuis, aux environs de 19k abonnés quand même. De manière fallacieuse, ne rendons pas les autres responsables de nos propres limites.

FP :  Comment interprétez-vous l’implication, certes démentie par le CNRS, du principal organisme public de recherche dans l’initiative “HelloQuitteX” ?

BLB : Il y a plusieurs maisons dans la demeure du Père, et je crois que cette nouvelle désole dans...