L’islamisme en guerre de conquête contre l’universalisme républicain
OPINION. Alors que l’on pensait les guerres traditionnelles — a fortiori saintes — révolues, voici qu’avec l’Ukraine, mais aussi plus sournoisement avec l’islamisme, resurgit le démon des guerres de conquête. Et cela, nos gouvernements européens ne semblent pas disposés à le comprendre.
Pas plus que l’étoile jaune ne fut une broche, le voile n’est un article de mode, ni même une anodine bondieuserie : c’est l’arme naguère brandie par Khomeyni à la face du monde libre pour instaurer sa République islamique, par essence exclusive. Si les islamistes y tiennent au point de tuer, y compris celles qui s’y dérobent ; si ces dernières prennent ce risque, c’est qu’il est indéniablement un symbole : celui d’une domination sur les femmes, mais surtout d’une civilisation sur une autre, où toute une somme d’interdits et de devoirs régit l’emploi d’un temps qui échappe au libre arbitre.
La jeunesse iranienne l’a compris. Pas la nôtre, qui prône un « libre choix », mais tiquerait à juste titre de voir affiché un vieux symbole séparatiste… sans voir qu’à coups de lâchetés, d’entrisme frériste, de démissions et de compromissions, c’est bien un séparatisme qui s’installe, et peu à peu s’active à reléguer la population historique.
À ce scandale, confirmé par les écrits mêmes d’islamistes, que répondent l’actuelle gauche et ses néo-féministes ? « La République », convoquée à tout bout de champ avec les droits humains, « nous interdit les discriminations, nous impose l’égalité de traitement entre cultes »… Et, à cet effet, de construire toujours plus de minarets, d’écoles coraniques, d’espaces séparés — Georges Frêche, en son temps, se vantait d’habiller le « cultuel » en « culturel » pour distribuer impunément terrains et autorisations. Est-ce la gauche pour laquelle on a si longtemps voté, persuadée que notre libération ne pouvait que passer par le socialisme ?
Les droits des femmes, agréés plutôt que revendiqués, n’ont jamais été une priorité pour la gauche : ils viendraient naturellement, avec la chute du capitalisme et des élites. Comme si 1789 n’avait pas éteint l’élan féministe né dans les salons aristocratiques et bourgeois, on continue de parer le peuple asservi des plus justes aspirations. Or,...