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Macron et le retour du gouvernement par la peur

CONTRIBUTION / OPINION. À quelques mois des élections européennes, toutes les menaces sont bonnes à agiter pour maintenir la macronie aux manettes. Quitte à instrumentaliser la géopolitique.

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Discours d'Emmanuel Macron lors de la réunion des chefs d'État et de gouvernement le mardi 12 mars 2024Crédits illustration : ©JEANNE ACCORSINI/SIPA


Notre président, dans un moment dans lequel il n’est pas exagéré de prétendre que le peuple est tendu, annonce comme une hypothèse crédible l’envoi de troupes au sol en Ukraine.

Il fut très vite conspué par les autres chefs d’État, l’OTAN, et tous nos bords politiques unanimes dans la réprobation de propos graves, intempestifs et dangereux.

On peut penser que peut-être de la sorte, voulut-il faire oublier par un nouveau débat, sa piteuse et vulgaire intervention au salon de l’agriculture ratée, une séquence inquiétante aura suivi une précédente désastreuse.

Évidemment, le pouvoir panique, et depuis déjà longtemps nous sommes hélas confrontés à des prises de parole élyséennes à l’emporte-pièce et le plus souvent contradictoires.

Les États-Unis optant pour le repli, et la possible élection de Trump rendant celui-ci encore plus visible sur le dossier ukrainien (ce qui ne les empêcherait pas de se réjouir de voir une guerre par procuration contre la Russie se dérouler en Europe), peut-être rêve-t-il de reprendre le leadership de la posture guerrière sur le continent.

Sa dernière prise de parole sur le conflit permet d’affirmer qu’il n’a pas les épaules.

Et, s’il commence à inquiéter en France par son instabilité et sa nervosité, il est important de savoir que la même inquiétude commence à se faire jour chez les chefs d'États européens, qui pratiquent, eux, une saine pondération dans l’exercice des responsabilités.

Mais je veux formuler une autre hypothèse, tant l’homme est machiavélique et calculateur.

Il a adoré la crise covid, l’enfermement des Français et la limitation des libertés, qui fut sans aucun effet pendant la crise sanitaire.

Les despotes aiment privilégier le gouvernement par la peur, et perdant pied sur tous les sujets régaliens dans ce deuxième piteux quinquennat, une guerre (ou la simple menace de celle-ci), lui est possiblement apparue comme la possibilité...

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