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Pour le Parlement européen, les histoires nationales doivent s’effacer devant une histoire européenne

CONTRIBUTION / OPINION. Une résolution sur la « conscience historique européenne » adoptée au Parlement européen en janvier  veut faire passer l'« histoire européenne et supranationale » avant les histoires nationales, dénonce notre lecteur.

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Le Parlement européen à StrasbourgCrédits illustration : © EPN/Newscom/SIPA


Alors que les agriculteurs européens sont dans la rue et sur les routes pour protester contre la Politique agricole commune, le pacte vert pour l’Europe et les traités de libre-échange qui étranglent leur pouvoir d’achat, l’Assemblée européenne a adopté le 17 janvier 2024 une résolution sur la conscience historique européenne, qui sera transmise au Conseil et à la Commission. Ce contre-feu allumé avant les prochaines élections européennes est significatif du doute qui s’est inscrit dans l’esprit du parlement européen de représenter effectivement l’intérêt des peuples qui le composent. Il n’arrive pas à contrer la montée, partout en Europe, des partis défenseurs de l’identité des nations qui ne veulent pas mourir, dont le groupe ID au sein même du parlement. Dès lors, l’apprentissage de l’intégration européenne, de l’histoire, des institutions et des valeurs fondamentales de l’Union ainsi que de la citoyenneté européenne lui apparaît indispensable à l’émergence d’un sentiment d’appartenance européenne. Les propositions qui y sont énoncées vont à l’encontre, et c’est peut-être ce qui est recherché, de celles figurant dans la charte des droits des peuples et des nations proposées par Marine Le Pen. La dichotomie européenne est encore une fois évidente et claire.

Cette résolution « invite les États membres à actualiser leurs programmes d’études et méthodes d’enseignement existants afin de faire passer l’histoire européenne et mondiale avant l’histoire nationale, et de mettre davantage l’accent sur une compréhension supranationale de l’histoire, qui privilégie la réflexion et la discussion plutôt que le transfert de connaissances ». C’est clair, les histoires nationales doivent donc s’effacer devant une histoire européenne qui reste à façonner. Rien que ça ! À cet effet la Commission et les États membres sont incités à travailler sur la création d’un « Espace européen de l’éducation » basé sur ses valeurs et l’élaboration d’éléments spécifiquement axés sur le développement d’une conscience...

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