Salvador : le phénomène Nayib Bukele
CONTRIBUTION / OPINION. Une main de fer, une popularité qu’envieraient tous les dirigeants, un pouvoir omnipotent… Le jeune président autoritaire du Salvador a rétabli l’ordre dans un pays gangréné par le narcotrafic.
L’explosion de la délinquance et de la criminalité sous les mandats d’Emmanuel Macron nous a amené à nouveau, comme beaucoup, à nous interroger. Et l’évolution de la situation dans les banlieues de Marseille depuis quelques années, tout particulièrement. Cette ville, ou tout du moins certains quartiers ne seraient-ils pas assimilables à ce qui se passait au Salvador avant l’arrivée de Nayib Bukele ?
Le Salvador est un des plus petits pays d’Amérique centrale (un peu plus de 6 millions d’habitants). Il est connu pour ses plages sur l’océan Pacifique, ses spots de surf et ses paysages montagneux. Il commence désormais à être connu par son président. Comme 90 % des pays d’Amérique centrale, ce pays est gangrené par la violence du narcotrafic. Sur ce dernier point, on devrait parler au passé puisqu’un nouvel homme fort a été élu à la tête du pays, Najib Bukele, qui a fait de la lutte contre cette violence son objectif numéro un.
Nayib Bukele Orthez est né le 24 juillet 1981 à San Salvador. Il a dix frères et sœurs. Son père, Armando Bukele Kattán, un homme d’affaires d’origine palestinienne, chrétien converti à l’islam et devenu imam, et figure influente dans la vie politique et de la communauté musulmane du pays. Bukele a fait des études de droit à l’Université d’Amérique centrale qu’il a abandonnées pour fonder sa première entreprise à seulement 18 ans et se lancer dans le business et la communication. En politique, il est d’abord élu en 2012 maire de Nuevo Cuscatlán, petite commune de 8000 âmes proche de San Salvador. Trois ans plus tard, le 1er juin 2019, il prend la mairie de la capitale et sa destinée politique s’envole.
Le dirigeant de 42 ans, qui entame son deuxième mandat sans aucune investiture officielle, consolide un pouvoir de plus en plus...