Face à la frénésie de notre époque moderne, lire les anciens n’est pas une nostalgie, mais une nécessité. Les philosophes comme Sénèque nous offrent des boussoles précieuses : ils nous rappellent l’importance de se consacrer à ce qui compte vraiment. Dans son essai De la brièveté de la vie, Sénèque nous propose un remède en plusieurs leçons. Examinons ces enseignements et leur écho dans notre monde saturé par les écrans.

Le gaspillage du temps : un problème intemporel

Sénèque affirme que « le problème de l’existence n’est pas d’avoir trop peu de temps, mais de le gaspiller ». Ce constat résonne avec force à une époque où nous passons en moyenne 30 % de notre temps éveillé devant un écran. Chez les jeunes, cette proportion est encore plus frappante : les enfants de 13 à 18 ans passent environ 7 heures par jour devant un écran, soit l’équivalent de 27 années scolaires cumulées entre 0 et 18 ans.

Et pour quel usage ? Pas un usage intelligent. La majeure partie du temps est consacrée à des usages récréatifs : près de 2 heures par jour sur les réseaux sociaux, presque 1 heure sur YouTube et environ 1 heure pour les jeux vidéo. Michel Desmurget, neuroscientifique, affirme que les jeunes consacrent 75 % à 90 % de leur temps d’écran à ces activités.

Autant dire que nous sommes loin du fantasme d’un numérique constructif et intelligent. Ce n’est donc pas l’outil numérique qui serait en soi le problème, mais l’usage que nous en faisons, dilapidant notre temps et notre attention.

Les effets néfastes des écrans sur nos vies

Les conséquences d’une consommation excessive des écrans sont bien documentées. Michel Desmurget les a résumées dans son essai La fabrique du crétin digital :

Un sommeil perturbé : La stimulation des écrans, couplée à la lumière bleue, perturbe la qualité...