À coups de réformes antisociales, Bruno Le Maire veut revenir sous les 3 % de déficit
ARTICLE. D’ici 2027 la France retombera sous les 3 % de déficit, promet le ministre de l’Économie. Pour faire contenter la doctrine de l’UE pré-COVID, Bruno le Maire entend mener à bien les réformes de l’assurance-chômage et des retraites. Quoi qu’il en coûte.
« En Europe, aucun pays ne gagne ou ne perd ». En tout cas, les choses se passent ainsi, dans le doux monde du rêveur ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Dans un entretien accordé conjointement à quatre médias européens, dont le quotidien français Les Échos, le ministre tente de rassurer ses interlocuteurs qui s’inquiètent de la dérive de l’endettement des pays européens. « Nous sommes tous d’accord » affirme Bruno le Maire, qui ajoute : « le sérieux budgétaire n’est pas négociable ».
Et qu’on se le dise, « la France est sérieuse », car elle s’est fixé un « calendrier de retour sous les 3 % de déficit en 2027 et un calendrier de désendettement ». Pour sembler crédible vis-vis de ses partenaires européens, l’homme fort de Bercy s’appuie sur « des réformes telles que l’assurance-chômage et les retraites qui témoignent de la crédibilité de notre trajectoire ». De quoi raviver la polémique en 2020 et 2021 sur un plan de relance accordé par l’UE en contrepartie de réforme structurelle de la part de la France ?
Cette information a été démentie à plusieurs reprises. Non, l’UE n’impose pas à proprement parler de réforme de retraite à la France. Elle ne fait que l’inciter à le faire, et c’est déjà beaucoup. Dans la « recommandation du Conseil concernant le programme national de réforme de la France pour 2022 », le Conseil propose à la France de « mener une politique budgétaire prudente en 2022 » via « une réduction de la dette progressive et crédible ». Pour y parvenir, la France pourra notamment « réformer le système de retraite pour uniformiser progressivement les règles des différents régimes de retraite afin de renforcer l’équité du système tout en soutenant sa durabilité ».
Le prix du « quoi qu’il en coûte »
Mais il...