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Affaire McKinsey (et autres) : quand le PNF amuse la galerie

ANALYSE. Grande nouvelle : les comptes de campagne d'Emmanuel Macron en 2017 et en 2022 sont scrutés par le Parquet national financier (PNF), avec en toile de fond les liens troubles qu'entretient la Macronie avec le cabinet de conseil McKinsey. Mais pour l'avocat Régis de Castelnau, l'opération n'est rien de plus qu'un vaste écran de fumée. Ses explications.

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On sait que le Parquet national financier (PNF) est une officine politique créée par François Hollande pour maîtriser les affaires politico-financières. De compétence nationale précisément, elle pouvait centraliser toutes les procédures et activer les feux, voire les créer contre l’opposition au Parti socialiste, et protéger celui-ci et ses amis des plus graves soucis.

La plus éclatante démonstration de cet objectif a été apportée avec le raid judiciaire du printemps 2017 contre François Fillon, destiné à permettre l’élection d’Emmanuel Macron dont il faut toujours se rappeler qu’il était le véritable candidat du PS. Les protections judiciaires dont il a par la suite bénéficié avec ses amis ont confirmé que le nouveau président de la République pouvait compter sur la structure voulue par son prédécesseur.

Nous avons décrit à plusieurs reprises dans ces colonnes les méthodes utilisées pour remplir cette mission. Du dossier Alstom au coffre-fort de Benalla, en passant par les affaires Kohler, Ferrand, Delevoye et autres, la célérité n’est pas la caractéristique principale de cette haute fonction publique judiciaire.

Coup de tonnerre dans un ciel serein le 24 novembre, avec le communiqué du patron du PNF nommé par Emmanuel Macron. Immédiatement, le système médiatique s’est emparé de cette information et nous a raconté à coups d’approximations et de contresens une histoire qui n’est pas la bonne. Non, c’est faux, les magistrats du PNF n’ont pas brutalement décidé de se pencher sérieusement sur les dérives juridiques, judiciaires et morales du macronisme.

Qu’en est-il en réalité ? Le meilleur moyen de le savoir est de décoder le communiqué de Jean-François Bonhert, probablement contraint et forcé par des fuites médiatisées insistantes et peut-être l’objet d’une demande venant de haut.

Livrons-nous à un petit exercice de « fact checking » sur ce petit chef-d’œuvre.

Donc le PNF souhaite « clarifier la situation des différentes procédures pénales qu’il a...

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