Quand Jean-Luc Mélenchon prône le bruit et la fureur, entend draguer l’électorat des banlieues et celui pro-palestinien, souffle sur les braises de chaque conflit social, etc., certaines voix tentent d'équilibrer la balance au sein du parti. C’est le cas de François Ruffin, dont le parti satellite Picardie Debout est rattaché à La France insoumise (LFI). Invité ce dimanche sur BFM Politique, le député de la Somme a tenté un exercice d’équilibriste, n’attaquant jamais son propre camp, alors qu’il est régulièrement la cible de l’aile la plus extrême — et la plus influente — de LFI.

La plus grande rupture du ruffinisme, celle qui nourrit de nombreux débats sur les réseaux sociaux et qui lui vaut une excommunication de la part d’une partie de ses propres collègues députés, consiste à utiliser des mots tabous. En réaction au meurtre de l’enseignant Dominique Bernard à Arras ce vendredi 13 octobre, François Ruffin a rappelé sur X (ex-twitter) que « trois ans après le meurtre de Samuel Paty, le terrorisme islamiste frappe de nouveau au cœur de notre République ». Un adjectif justifié par les cris « Allah Akbar » proférés par l’assassin lors de son attaque. Mais adjectif que répugne Jean Luc Mélenchon à utiliser, préférant la victimisation en fustigeant « les menaces de mort et les harcèlements téléphoniques » sur la base « de la campagne médiatique et politicienne contre LFI ». Le communiqué des Insoumis, rédigé en réaction à cet attentat et lu à l’Assemblée nationale par sa compagne et députée Sophia Chikirou, ne comporte aucune allusion à quelconque motif religieux de l’acte.

Sur BFMTV, François Ruffin a réitéré ses propos. « Quel est le but qui est visé par ces terroristes islamistes ? Le but, c’est de diviser. C’est de diviser la société. Leur but, c’est de polariser », a-t-il expliqué avant...