En Syrie, le pouvoir face à la résurgence de Daech
CONTRIBUTION / OPINION. La chute du régime Assad et le chaos sécuritaire ambiant ont ravivé la menace de Daech en Syrie. Profitant de l’instabilité et des divisions internes, l’État islamique se réorganise, infiltre les villes et tisse des liens avec de nouveaux groupuscules jihadistes, défiant l’autorité d’Al-Charaa.
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Bien qu’ayant subi une défaite d’envergure avec la perte de son califat en 2019, l’État islamique n’a pas pour autant disparu du paysage syrien et reste une des préoccupations principales du nouveau gouvernement. Soucieux de poursuivre sa quête de légitimité internationale et de préserver les chances de son projet d’unification, le nouveau pouvoir syrien traque les cellules du groupe terroriste disséminées dans tout le pays.
Toutefois, les déboires des nouvelles autorités en matière sécuritaire et la difficulté qu’elles éprouvent à contrôler leurs éléments les plus radicaux instaurent une atmosphère de chaos propice à la résurgence de Daech. Démontrant sa capacité d’adaptation au nouveau contexte, l’État islamique entend profiter du vide sécuritaire et des hésitations de Damas pour retrouver un rôle de premier plan.
Une organisation affaiblie, mais toujours présente
Il aura fallu l’intervention d’une coalition internationale pilotée par les États-Unis pour venir à bout du califat de l’État islamique dont l’instauration fut proclamée le 29 juin 2014. Ce dernier sera démantelé au prix d’une campagne de plusieurs années ayant permis la reprise de la ville syrienne de Raqqa en octobre 2017, puis l’assassinat du premier calife autoproclamé, Abou Bakr el-Baghdadi, en octobre 2019.
Sévèrement affaibli, Daech n’a pourtant pas disparu. Se reposant sur une idéologie persistante et des ressources qui transitent par la frontière irakienne, l’organisation est parvenue à maintenir un réseau de cellules dormantes prêtes à raviver la menace à tout moment sur le territoire syrien. La chute du régime de Bachar al-Assad le 8 décembre 2024 semble avoir donné une nouvelle impulsion à Daech.
Comme le souligne The Arab Weekly, l’État islamique et ses combattants sont galvanisés par le chaos provoqué par le changement de régime et entendent tirer profit du vide sécuritaire qui en a résulté en dépit de statistiques en trompe-l’œil indiquant une diminution des attaques...