C’était une décision plus ou moins actée cet été. Et à moins d’être un écologiste tendance EELV/LFI, plus obnubilés par la chasse à l'atome que par la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, il ne fallait pas être devin pour prévoir que l’Allemagne allait bien devoir compenser la perte définitive de sa production nucléaire d’une manière ou d’une autre. Et comme attendu, l’Allemagne est bel et ben dans l’embarras alors que se rapproche l’hiver. Massivement importatrice — de mai à août, son solde d’importation / exportation d’électricité est largement déficitaire de 17,8 térawattheures — il lui fallait sécuriser les prochains mois. Et de quoi dispose en abondance l’Allemagne ? De charbon.

La coalition au gouvernement a donc décidé l’ouverture de trois centrales thermiques. Opérationnels à partir de ce mois d’octobre jusqu’au 31 mars 2024, ils feront partie de la réserve qui permettra à l’Allemagne d’éviter toute tension sur le gaz, comme l’hiver précédent. Petite subtilité, et non des moindres, les deux réacteurs fonctionnant au lignite de Jänschwalde (Brandebourg) et de Niederaussem (Rhénanie-du-Nord–Westphalie) sont parmi les plus polluants d’Europe, respectivement à la sixième et troisième place du classement, d’après l’ONG britannique Ember, comme le relaie le quotidien allemand Bild.

« Dans cinq ans, les Allemands seront vraiment autre part »

S’ils devaient être mis en route pour répondre à la demande électrique, soyons immédiatement rassurés. Une fois passé mars 2024, le ministère de l’Économie dirigé par Robert Habeck examinera les émissions supplémentaires de gaz à effet de serre émis par ces unités de production. Il fera ensuite des propositions pour compenser ces émissions supplémentaires. Chaque tonne, chaque kilo, chaque gramme de CO2 émis en dépit du bon sens compte. Alors si l’Allemagne nous promet la vertu écologique, qui serions-nous pour ne pas la croire ? D’ailleurs, Berlin l’affirme haut et...