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La cagnotte, un thermomètre de la colère populaire ?

ARTICLE. La cagnotte en ligne lancée par le polémiste Jean Messiha pour soutenir la famille du policier mis en examen pour le meurtre de Nahel le 27 juin a rencontré un succès inespéré. À mesure qu'elle se remplissait, de l'autre côté du champ politique, on s'insurgeait, on pestait, et on cherchait à interdire. Ce qui, à se pencher sur la question, ne tient pas une seconde, explique l'avocat Régis de Castelnau, qui voit dans cette cagnotte un bon indicateur du ras-le-bol populaire.

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La polémique autour de la cagnotte lancée par Jean Messiha témoigne de la tension politique qui règne dans notre pays à la faveur des émeutes qui y éclosent, mais également de la faiblesse de la culture juridique et judiciaire qui est une des caractéristiques de la société française, qui lui préfère traditionnellement la culture de l'administration.

Cette inculture juridique permet toutes les manipulations. Nous avons dit dans ces colonnes que dès le début de l'affaire, les protagonistes – et en particulier les militants et figures de la France insoumise – avaient instrumentalisé le droit pour soutenir leur stratégie politique. On retrouvait notamment parmi eux tous les activistes qui animent les comités Adama Traoré, et ont repris le mot d'ordre « pas de justice, pas de paix ! » Et c'est en particulier le cas de Yassine Bouzrou, l'avocat de la famille Traoré, juriste médiatique habile et fournisseur officiel de mauvaise foi aux élus LFI qui répètent mécaniquement ses mantras.

Alors, « pas de justice » ? Sur le plan judiciaire, la justice est en route, les procédures sont en cours, des juges d'instruction ont été désignés, le policier auteur du coup de feu mortel a été mis en examen pour meurtre, il est en détention, et les premières investigations sont en cours. Donc il n'est pas possible de dire aujourd'hui qu'il n'y a « pas de justice ». Celle-ci s'est mise en mouvement dans le respect des procédures et des principes qui gouvernent le procès pénal dans un pays civilisé. Ce mot d'ordre est donc absurde, sauf à considérer par avance que la justice ne sera pas rendue. Ou bien à estimer que l'on peut se dispenser d'une procédure régulière, pour lui préférer un lynchage en bonne et due forme qui viendrait succéder au procès médiatique auquel toute la France d'en haut a participé.


Messiha jubile


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