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« Connu des services judiciaires » : un refrain trop entendu

CONTRIBUTION / OPINION. Derrière chaque drame, la même rengaine : un chauffard, multirécidiviste, en liberté. La mort de Mathis à Lille rappelle l’absurdité d’un système où les juges sont infaillibles, les peines symboliques et les victimes oubliées. Combien faudra-t--il de morts pour rétablir l’autorité de la loi ?

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Crédits illustration : ©ROMUALD MEIGNEUX/SIPA


Le jeune Mathis a été tué dans la nuit de vendredi à samedi en rentrant de soirée, percuté par une voiture roulant « à vive allure ». Le conducteur, déjà connu pour plusieurs délits routiers, fuyait un contrôle de police.

Depuis quelques années, on entend ce genre de drames des dizaines de fois par an. Un nouveau s’est donc produit sur Lille impliquant un refus d’obtempérer et du « gaz hilarant ». Emportant un jeune qui allait juste avoir 20 ans et qui était, au surplus, un enfant adopté « Percuté par un véhicule qui roulait à vive allure », il est « décédé sur le coup avant l’arrivée des pompiers », a détaillé Samuel Finielz, procureur de Lille, dans un communiqué. « Quelques mètres après l’accident, le mis en cause s’est arrêté et a tenté de prendre la fuite à pied avant d’être interpellé », a poursuivi le procureur.

Les policiers qui furent, avec les secours, les premiers à intervenir ont déclaré comme à chaque fois : « On a affaire à quelqu’un qui est né en 1994, qui est très défavorablement connu de nos services, notamment aussi pour des délits routiers et qui était, au moment des faits, en interdiction de conduire un véhicule, puisque, effectivement, son permis n’était pas valide », détaille auprès de France 3 Hauts-de-France Benoît Aristidou. Comble de la bassesse humaine, « lors de la garde à vue, l’intéressé n’a pas reconnu les faits » et a contesté avoir conduit le véhicule, note ce même Samuel Finielz.

Ô combien ont raison les parents adoptifs de Mathis qui appellent à des mesures plus sévères contre les refus d’obtempérer. « Il y a trop de laxisme de la justice » et « il y a eu des failles », estime Laetitia, la maman adoptive, qui déclare que le conducteur mis en examen « en était à son 16e ou 17e délit »...

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