Peut-être ont-ils cru bien faire, mais les communicants qui ont travaillé sur la dernière campagne sur la laïcité pour le compte du ministère de l’Éducation nationale ont sérieusement raté leur coup. En cause, le lancement de la campagne de promotion de la laïcité à l’école, intitulée « À l’école, au collège ou au lycée, on gagne tous à respecter la laïcité ». Mais la communication du ministère, accusée de tirer totalement à côté de son objectif et de déformer le concept de laïcité, a suscité de très nombreuses critiques.

Les huit affiches fonctionnent toutes selon le même schéma, seul l’âge des enfants représentés diffère. On n’y voit des enfants ou adolescents, tout sourire, en train de partager un moment manifestement heureux. Les illustrations sont accompagnées d’une légende : « Permettre à Sacha et Neissa d’être dans le même bain », « Permettre à Milhan et Aliyah de rire des mêmes histoires », « Tout faire pour qu’Imrane, Axelles et Ismail pensent par eux même ».  Et à la fin de chaque texte de présentation, un slogan vient conclure : « c’est ça la laïcité ».

« Je ne vois pas en quoi cela évoque la laïcité »

Pour Frank Lanot, professeur agrégé de lettres modernes au lycée Victor-Hugo de Caen et contributeur à la revue Front Populaire, « la laïcité est quelque chose de trop important pour la laisser aux mains de quelques publicitaires ». Il poursuit « cette campagne promeut le vivre ensemble, mais ce n’est pas ça, la laïcité ». Des propos que partage dans les colonnes d’Elle Jean-Louis Bianco, ancien Président du très controversé Observatoire de la laïcité. Il estime que « ce qui est dit dans ces affiches n’évoque pas directement la laïcité, ni même indirectement. Le fait de nager dans le même bain, ou de rire des...