Le passage a tout de l’aveu assumé : Houria Bouteldja reconnaît et revendique clairement la stratégie de l’entrisme politique au sein des partis de la gauche de la gauche. Invitée pour le dernier épisode de « C’est quoi les bails ? », émission du média en ligne Paroles d’honneur (fondé par des militants décoloniaux) et diffusée en direct le 29 novembre, la militante (et ex-porte-parole) du Parti des indigènes de la République (PIR) a tenu – comme à son habitude, reconnaissons-lui au moins cette qualité – des propos sans la moindre ambiguïté : Mélenchon, pour qui elle appelle à voter en 2022, serait son « butin de guerre »…

L’émission complète n’a pas encore été publiée en intégralité sur internet, certains extraits ont toutefois fuité. On y entend Houria Bouteldja confirmer la stratégie que lui attribuent ses adversaires politiques : celle de l’entrisme politique. « Dans ce magma, il y a un butin de guerre qui s’appelle Mélenchon », qui a des défauts mais qui « revient quand même de loin », ayant été par le passé un « laïcard de dingue » qui ne dirait pas aujourd’hui « les mêmes choses qu’il y a quinze ans ».

Et l’ex-tête d’affiche du PIR de détailler – on n’en espérait pas tant – la stratégie politique de la gauche décoloniale : « Je pense que c’est un travail politique, et justement ça me permet d’insister sur la nécessité absolue de l’autonomie politique. Parce que sans l’autonomie politique il n’y a pas ce qui vient après : la massification. Il y a d’abord l’autonomie, la théorie politique, la stratégie que tu mets en place pendant quinze ans en te faisant insulter par tout le monde de raciste anti-blanc, mais au bout du compte le fruit de tout c’est une espèce de massification qu’il fallait atteindre. » Elle ajoute :...