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Murielle Pénicaud recasée dans le privé, malgré les risques de prise illégale d’intérêts

ARTICLE. L’ex-ministre du Travail va intégrer le conseil d’administration du groupe Galileo Global Education, spécialisé dans la formation et l’enseignement privé. Un secteur qu'elle a contribué à renforcer quand elle était encore au gouvernement. Muriel Pénicaud sera-t-elle inquiétée pour prise illégale d’intérêts ?

/2022/11/MURIEL-PENICAUD-GALILEO


L’ancienne ministre du Travail (entre 2017 et 2020) Muriel Pénicaud devrait intégrer le conseil d’administration du groupe d’enseignement supérieur privé Galileo Global Education. Pour qui y regarde de loin ou de près, le risque de prise illégale d’intérêts – ou tout du moins de conflit d’intérêts – semble difficile à ne pas envisager. Ce groupe spécialisé dans la formation professionnelle et l’enseignement privé a tout pour plaire à cette macroniste historique : car la loi Pénicaud (ou « loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel »), votée en 2018, consacrait un volet à la formation et l’apprentissage professionnel, financé à coup de milliards d’euros, au plus grand bonheur des entreprises du secteur.

Muriel Pénicaud s’en va donc rejoindre le conseil d’administration de l’une de ces entreprises, et pas l’une des plus petites. Galileo Global Education, c’est un réseau (valorisé à 5 milliards d’euros) de 54 écoles privées plus ou moins renommées, comme le Cours Florent, l’école de commerce ESG ou l’école de droit Elije. Le chiffre d’affaires du groupe dépasserait le milliard d’euros, d’après les Échos. L’intégration de la ministre a été dévoilée ce lundi 28 novembre par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui a rendu son délibéré le 15 novembre.

Fait surprenant, la HATVP, autorité administrative indépendante présidée par l’ancien président de la Cour des comptes, Didier Migaud, ne voit pas de problèmes à valider ce changement de poste. Saisie par la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères Catherine Colonna et par Muriel Pénicaud elle-même, la HATVP considère qu’en fonction des « attestations de l’intéressée » et, « de ses fonctions d’ambassadrice représentante permanente de la France auprès de l’OCDE » qu’elle occupe depuis son départ du gouvernement en 2020, « le risque de prise illégale d’intérêts peut être écarté »....