Le Conseil des sages de la laïcité a du plomb dans l’aile. Mis en place par l’ancien ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer en 2018, celui-ci est la cible de multiples critiques sous l’effet d’un remodelage express décidé par son successeur. Annoncée le 11 avril par Pap Ndiaye, la nomination récente d’Alain Policar a provoqué la démission de Jean-Éric Schoettl, secrétaire général du Conseil constitutionnel entre 1997 et 2007. Dans un entretien accordé à Marianne, le constitutionnaliste craint une « transformation du Conseil des sages de la laïcité (CSL) en un nouvel “Observatoire de la laïcité”, tenant d’une laïcité édulcorée et des “accommodements raisonnables” ». Alain Policar, sociologue et partisan d’une laïcité "ouverte" à l’anglo-saxonne, estime qu’il ne faut manipuler le principe de laïcité à des fins identitaires pour le retourner contre les musulmans.

Dans une tribune publiée dans Le Point intitulée « N’assassinons pas la laïcité ! », la sœur de Samuel Paty a également réagi à cette nomination, Alain Policar étant « connu pour son hostilité à ce qu’il appelle laïcité répressive, de combat ». « Inutile de préciser qu’il a critiqué la loi confortant le respect des principes de la République du 24 août 2021, comme il avait critiqué en 1989 la tribune « Profs, ne capitulons pas ! », publiée en 1989, dans Le Nouvel Observateur, par Élisabeth Badinter, Régis Debray, Alain Finkielkraut, Élisabeth de Fontenay et Catherine Kintzler », tance de son côté Jean-Éric Schoettl dans Marianne.

Un élargissement fâcheux des missions du CSL

La mission originelle du CSL était de « diffuser ce qu’est la laïcité du point de vue intellectuel et les conséquences pratiques dans la gestion des établissements de ces principes », affirmait sa présidente Dominique Schnapper lors d’une audition au Sénat en 2021. Mais la nomination de Pap Ndiaye a élargi les objectifs « à...