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Pour Élisabeth Borne, la fermeture de Fessenheim est un succès écologique

ARTICLE. Pour l'ex-ministre de l’Écologie Élisabeth Borne, la fermeture de la centrale de Fessenheim est un succès écologique... à tel point qu'il a fallu, pour amortir les conséquences de la fermeture, recourir en masse à de l'énergie issue de centrales à charbon plus polluantes.

/2021/09/Borne-Fessenheim


Interrogée chez RadioJ ce dimanche 19 septembre, Élisabeth Borne — ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, et ex-ministre de l'Écologie — en a profité pour vanter les mérites de l’action du gouvernement en matière d’écologie. «  C’est grâce à Emmanuel Macron (…) que dans le quinquennat, on a arrêté Notre-Dame-des-Landes, EuropaCity, on a fermé Fessenheim  ». Une réponse qui venait alimenter une critique de la ministre vis-à-vis d’EELV, alors même que le parti poursuit sa primaire ouverte : « La démagogie prend le pas sur l’écologie chez les Verts », a-t-elle asséné, sûre d'elle. Mais la fermeture de Fessenheim, actée par Macron, ne s’est-elle pas faite au seul prétexte de la démagogie ?

« L’arrêt de Fessenheim incarne l’écologie de responsabilité ».

Lors des questions d’actualité au gouvernement du 1er juillet 2020, celle qui était alors ministre de la Transition écologique avait été bousculée par l’opposition. L’exécutif se voyait reprocher la fermeture de la centrale. La ministre avait alors répondu, sans trembler : « L’arrêt de Fessenheim incarne l’écologie de responsabilité ». Et d'ajouter : « Avec l’arrêt des deux réacteurs de Fessenheim, nous engageons à 50 % la réduction de la part du nucléaire d’ici 2035 ». Traduction : réduire la part du nucléaire, pourtant très peu émetteur de CO2, pour des énergies renouvelables théoriquement plus vertueuse. Tout en omettant au passage de mentionner leur intermittence, qui oblige à disposer d’une énergie de complément — gaz ou charbon notamment — bien plus polluante.

D’après la Société française d’énergie nucléaire (SFEN), la fermeture de Fessenheim est un non-sens écologique : elle aurait provoqué des émissions supplémentaires allant de 6 à 10 millions de tonnes de CO2 par an. Une hypothèse valable uniquement hors prise en compte des énergies renouvelable, et donc sans doute surévaluée. Pour autant les conséquences de la fermeture de la...

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