politique

Sophie Pétronin : anatomie d'un malaise français

La libération de Sophie Pétronin a mis beaucoup de Français mal à l’aise. Sur ce malaise que nombre d’entre nous ont ressenti, Nathalie Bianco a écrit un texte juste, sensible et fort, que vous avez été nombreux à partager et que nous sommes fiers de publier sur Front Populaire.

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Texte de Nathalie Bianco, introduit par Céline Pina

La libération d’un otage est toujours un moment émouvant normalement. La traduction concrète de cette fraternité qui fait que l’on n’abandonne pas l’un des nôtres quelles que soient les circonstances.
Sauf que là, la libération de Sophie Pétronin a mis beaucoup de Français mal à l’aise. Jusqu’au président qui a choisi de ne pas lire le discours qui était préparé. Il faut dire que l’otage avait de quoi surprendre : égocentrique et irresponsable, ses prises de parole et son comportement indécent ont eu raison de toute empathie et élan collectif. Sur ce malaise que nombre d’entre nous ont ressenti, Nathalie Bianco a écrit un texte juste, sensible et fort, que vous avez été nombreux à partager et que nous sommes fiers de publier sur Front Populaire :


Si j’avais un fils militaire engagé au Mali, je vous jure que j’aurais un drôle de goût dans la bouche aujourd’hui. Un goût amer. Comme une colère sourde qui n’arrive pas à sortir.
Bien sûr, je serais soulagée de la libération d’une otage française. Je serais contente de me dire que plus un seul de nos compatriotes n’est détenu dans un pays étranger.


Si j’avais un fils militaire engagé au Mali, je ne porterais aucun jugement sur la conversion de ladite otage à la religion de ses ravisseurs. La spiritualité des gens est quelque chose de personnel et si je n’ai jamais eu aucun goût pour la bigoterie et l’affectation, je me contente d’ignorer ceux qui éprouvent le besoin impérieux d’afficher aux yeux de la terre entière leurs convictions religieuses.


En revanche, si j’avais un fils militaire engagé au Mali je ne pourrais pas vivre un seul instant sans penser au danger qu’il court. Sans penser qu’il risque en permanence sa vie pour combattre le terrorisme au Sahel,...

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