Crise SanitaireVaccin

Un cynique en campagne

EDITO. Hier soir, le président Macron a donc livré à la France sa vision de la crise sanitaire, ses annonces et ses projets. Une allocution à sa propre gloire et à celle de son gouvernement qui ressemblait beaucoup à un discours de campagne. Un discours gravé dans le « en même temps », entre éloges mielleux et flicage répressif.

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« Là aussi, je demeure constant », a déclaré hier soir le président de la République, Emmanuel Macron, au fil de l’égrènement sournois de ses renoncements déguisés pour l’occasion en actes de bravoure politique. « Constant », c’est vraiment le mot et pour une fois il n’est pas usurpé. Constant dans l’à peu près, le bricolage et la division des Français.

Aussi et surtout constant dans le « en même temps », lequel a permis, par un jeu de pression sociale assez pervers, de rendre obligatoire la vaccination de fait sans la rendre obligatoire de droit. Emprisonné dans ses propres filets de communicant perpétuel, le Président a donc sorti sa carte magique « en même temps ». Pas d’obligation vaccinale non, car il est bien plus noble de « convaincre » les citoyens…

Mais M. Macron n’étant plus capable de convaincre qui que ce soit (en témoignent les résultats des régionales) par le mépris mal dissimulé et les explications logorrhéiques, il nous a bricolé une vaccination obligatoire dissimulée en annonçant l’extension du pass sanitaire aux « lieux de loisir et de culture » à compter du 21 juillet et le déremboursement des tests PCR à l’automne.

Il faut dire qu’en novembre dernier, Emmanuel Macron avait clairement annoncé qu’il ne rendrait pas la vaccination obligatoire. En outre, à l’heure actuelle, seuls trois pays au monde l’imposent : le Turkménistan, le Tadjikistan et le Vatican. Fermez le ban !

Diviser pour mieux régner

À partir d’un certain degré de « constance » dans le bricolage et le « en même temps » (l’un parce que l’autre), le temps des questionnements est révolu. Toutes les données convergeaient depuis deux semaines (pour ne pas dire un mois) vers une nouvelle hausse épidémique en raison du variant Delta. Malgré cela, le gouvernement a attendu le dernier moment pour finir par annoncer des mesures drastiques en plein milieu de l'été sans qu'il soit...

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