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Comment Amazon a organisé la surveillance de ses salariés Gilets jaunes et syndicalistes

ARTICLE. Des centaines de documents, rapports secrets et e-mails confidentiels prouvent la “surveillance obsessionnelle” mise en place par le géant du e-commerce sur ses syndicats en France.

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C’est une pratique qu’Amazon aurait bien voulu garder secrète... Des documents rendus publics par le média américain indépendant Vice révèlent l’ampleur de la surveillance réalisée par le géant Amazon sur certains de ses salariés considérés comme un peu trop politisés. Ces documents explosifs, très embarrassants pour Amazon tant les pratiques décrites sont scandaleuses, proviennent du “Global Security Operations Center” d’Amazon, le centre chargé d’assurer la sécurité de l’entreprise et "d'évaluer les risques" pour le groupe. Ils ont été produits depuis deux ans, en 2019 et 2020 par des salariés d’Amazon recrutés spécifiquement pour infiltrer des syndicats afin de compromettre les grèves et de surveiller les activités syndicales de certains employés en France, parmi lesquels de nombreux Gilets jaunes.

Ainsi, des e-mails internes ont montré que les espions recevaient des mises à jour détaillées sur les activités de syndicalisation dans les entrepôts : la date, l’heure et le lieu exacts des réunions et grèves, ainsi que les salariés qui y participaient.  Par exemple, le tractage effectué à l’entrepôt d’Amiens le 10 mars 2020 par deux syndiqués CGT est décrit dans un mail en anglais, reçu par les employés de l’unité de sécurité. “Deux membres de la CGT (...) ont distribué des tracts devant les tourniquets d’accès,” précise le message. “La distribution a cessé et les activistes ont quitté les lieux sans impact sur les opérations,” conclut le document. En octobre 2019, un email informe les espions de la tentative d’implantation de la CGT, parmi d’autres “groupes anarcho syndicalistes”, sur le petit site Amazon du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis).

Et ce n’est pas tout : les agents de renseignement d’Amazon fabriquent également de faux profils sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, pour surveiller et collecter des preuves sur les salariés « récalcitrants », selon une source interne interrogée par Vice : “Ils utilisent un faux nom et créent un...

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