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Amazon embêté par une loi française protégeant les libraires

ARTICLE. Amazon aurait tout essayé pour dissuader le Parlement français d’adopter une loi protégeant les libraires indépendants. Le géant américain a donc tenté de plaider sa cause auprès de plusieurs responsables français, en vain. Une victoire de la souveraineté nationale sur les GAFAM ?

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Le géant du e-commerce Amazon a longuement démarché en France pour torpiller une loi cherchant à protéger les libraires indépendants. Adoptée en octobre quarante ans après l’instauration d’un prix unique du livre (papier), cette loi définira un frais de port minimum à imposer aux clients sur tous les sites web qui vendent des livres. L’objectif étant de permettre aux sites web des librairies indépendantes, qui ne peuvent pas se permettre d’offrir les frais de port à leurs clients, de tenir la concurrence des géants du e-commerce comme Amazon ou Fnac.com qui proposent pour leur part des frais de port à un centime d’euro. Ce prix plancher doit encore être fixé, et le Syndicat de la librairie française (SLF) préconise de l’instaurer entre trois et cinq euros.

Lobbying actif d’Amazon pour que la loi soit abandonnée

Plusieurs sources parlementaires ont évoqué auprès de l’agence Reuters la crainte d’Amazon de voir cette législation française donner des idées à d’autres pays européens, et les responsables d’Amazon – dont le premier métier était la vente de livres avant de passer à d’autres biens de consommation – ont multiplié les rencontres pour plaider leur cause contre un texte approuvé par des élus de tous les bords politiques, et soutenu également par Emmanuel Macron. Une réunion avait ainsi été organisée au ministère de la Culture le 25 août dernier, en présence de la ministre Roselyne Bachelot et du patron de la division « Livres » d’Amazon, l’Américain David Naggar.

Cette réunion, révélée par Reuters et confirmée ensuite par le ministère de la Culture, a vu Amazon proposer en panique au gouvernement français une offre intermédiaire d’un frais de port minimum entre 1,80 à 2,00 euros, à condition que la loi soit abandonnée. Selon une autre source (non renseignée), Amazon aurait aussi proposé de garantir ce prix jusqu’en avril...

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