Comment Paris a imposé l’écriture inclusive sur des plaques commémoratives de l'Hôtel de Ville
ENQUETE. Une plaque commémorative des anciens présidents de Conseil de Paris est désormais gravée en écriture inclusive, bien en vue dans la galerie de l'Hôtel de Ville (4e arrondissement). Ou comment la majorité progressiste parisienne a instrumentalisé une proposition de l’UMP datant de 2015, pour imposer sa propagande « inclusive ».
Lors de leurs déambulations dans les galeries de l'Hôtel de Ville, au cœur du 4e arrondissement de la capitale, les visiteurs peuvent désormais admirer deux plaques en marbre commémoratives atypiques. Le groupe Changer Paris — présidé par Rachida Dati et qui regroupe Républicains, centristes et indépendants — en a diffusé les photos ce mercredi 8 décembre sur Twitter. Il s’agit de la liste des « conseiller·e·s de Paris » et des « Président. e. s du conseil de Paris ». L’écriture inclusive promue par la maire parisienne Anne Hidalgo (PS) – qui est en train de réviser ses ambitions nationales – et sa majorité a franchi un nouveau pas : celui d’imposer sa laideur en instrumentalisant non plus le présent, mais le passé gravé dans le marbre.
À l’origine de cette modification, une proposition de Thierry Hodent et des élus du groupe UMP enregistrée en séance les 16, 17 et 18 mars 2015. À l’époque, les élus de droite avaient demandé que « soient actualisées les plaques en mémoire de nos conseillers de Paris et notamment que soient gravées les dates de décès des anciens conseillers de Paris ayant fait plus de 25 ans de mandat », considérant que « les plaques situées dans le couloir de l’accès à l’hémicycle de l’Hôtel de Ville » étaient « une trace de l’histoire de notre Conseil de Paris » et que ne pas les actualiser « correspondrait à un laisser-aller qui serait regrettable pour l’image de la représentation démocratique parisienne ». Proposition légitime ; il n’était alors bien évidemment pas question de « conseiller·e·s » et la résolution avait été adoptée, à main levée, par l’opposition majoritaire.
Pas de réaction de l’opposition en 2017
Il aura fallu attendre la séance des 11, 12 et 13 décembre 2017 pour que soit remise à l’ordre du...