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COVID : le malaise étudiant

ARTICLE. Depuis un an, les étudiants sont confrontés aux affres des confinements, à un âge clé dans leur construction sociale. Face au malaise psychologique grandissant chez les étudiants, le gouvernement a décidé d’alléger les contraintes. Des mesures « rustines » qui ne règleront pas le problème de fond.

/2021/01/Université mal être COVID

Hier, Emmanuel Macron a annoncé devant des étudiants de l'université Paris-Saclay (Essonne) une série de mesures en faveur des étudiants : reprise des cours, repas à un euro dans les restos U, aide aux soins psychologiques. Des mesures attendues et bien tardives, pour endiguer un mal-être qui ne cesse de saisir ces jeunes face à l’épidémie.

Après les deux tentatives de suicide au Crous de Lyon début janvier, la situation des étudiants a bénéficié d’un coup de projecteur au plus haut niveau de l’État. Elle était pourtant alarmante depuis plusieurs mois. En septembre, une étude de l'Observatoire de la vie étudiante (OVE) avait pointé les effets délétères des différents confinements et couvre-feux sur cette population : 31% des étudiants interrogés faisaient part d’un sentiment de détresse psychologique. Un chiffre encore plus important que d’habitude (20%). La moitié des étudiants déclarent également avoir souffert d’isolement ou de solitude, un quart explique être abattu souvent ou en permanence.

Ces sentiments négatifs n’ont pas été sans conséquences concrètes : 10% d’étudiants ont avoué une surconsommation d’alcool, tandis que 24% ont reconnu avoir souffert d’une alimentation dégradée pendant les confinements. Nous n’étions alors qu’en septembre et la deuxième vague n’était encore qu’une menace sourde et lancinante. Depuis, l’isolement et l’absence de vie sociale sont devenus autant de sujets qui préoccupent les professionnels du secteur de la santé mentale confrontés à ce mal être.

Là où le premier confinement avait été mal vécu, mais présentait le parfum ambigu de la nouveauté et du collectif national, le deuxième confinement et les couvre-feux ont eu tendance à séparer les étudiants du reste de la population : quand la plupart des actifs vont travailler et conservent une vie sociale, les étudiants n’ont, eux, plus de raisons spécifiques à se déplacer. L’horizon devient alors morne et sans saveur pour certains.

Lorsqu’un deuxième confinement...