CensureMédiasFPContenu payant

Débrancher RT France : décision justifiée ou censure ?

DÉBAT. RT France et Sputnik ont été interdits de diffusion à la télévision. En pleine crise ukrainienne, ces médias paient le prix de leur financement par l’État russe. Un bannissement justifié selon certains, une censure pour les autres. Qu'en pensez-vous ? C’est le débat de ce lundi.

/2022/02/Sans titre (92)


L’époque n’est guère propice à la nuance. La faute à l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine le 24 février. Depuis, de nombreuses voix se sont élevées, comme celle de Bernard-Henri Lévy ou du président de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication du Sénat, Laurent Lafont, pour supprimer ce qu’ils qualifient d’organes de « propagande », à savoir les chaînes RT France et Sputnik. Une prise de position rapidement suivie par l’eurocratie, en témoigne l’annonce par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et par le responsable de la diplomatie européenne, Josep Borrell « d’interdire dans l’Union européenne (…) les médias d’Etat Russia Today et Sputnik». L’objectif : que les deux médias « ne [puissent] plus diffuser leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et pour semer la division dans notre union ». Une ingérence de plus dans la politique nationale de la France ?

Mais d’autres voix se font entendre. Frédéric Hermel, chroniqueur de RMC, a qualifié cette décision de « délit d’opinion » parlant alors de « censure ! ». L’économiste Jacques Sapir, ancien collaborateur de RT France, a quant à lui dénoncé « une pratique antidémocratique, mais aussi profondément stupide ». La journaliste d’Europe 1 Sonia Mabrouk s’est de son côté interrogée : « Le fait de fermer des chaînes de TV, des sites internet, des comptes Twitter sous influence russe permet-il de lutter efficacement contre la désinformation et la propagande ? » ou « nourrit-il, paradoxalement, davantage le complotisme en ne faisant pas le pari du discernement ? ».

Ce lundi matin, Sonia Mabrouk recevait nul autre que le très maastrichtien Clément Beaune. Interrogé sur cette décision, le secrétaire d’État chargé des Affaires européennes a répondu fermement : « On a vu sur RT et Sputnik un basculement du contenu éditorial ces...

Vous aimerez aussi