À l’ouverture des portes, les festivaliers qui déambulaient sur la place devant le fronton de l’Ombrière (la grande salle de spectacle d’Uzès) se regroupent en file indienne. Dans le hall, un groupe de musiciens, amis de Michel Onfray, les accueille au son d’airs de jazz manouche. Au fur et à mesure que la masse rentre dans le bâtiment, la salle se remplit jusqu’à être presque comble. La soirée peut commencer.

Dans l’amphithéâtre, le grand thème de la soirée inaugurale de l’université d’été de Front Populaire est appétissant : « Quoi de neuf ? De Gaulle ! ». Stéphane Simon, qui anime la conférence, annonce ses invités du soir, acclamés par l’assemblée comme un seul homme. Michel Onfray, d’abord, mais aussi l’éditeur Jean-Luc Barré, « tombé dans le gaullisme à l’âge de douze ans » et auteur d’un Dictionnaire de De Gaulle, ainsi que le journaliste Franz-Olivier Giesbert, qui a lui aussi beaucoup écrit sur l’homme du 18 juin.

« Vous avez, tous les trois, un point commun : celui de vous être intéressés de près à la vie et à l’œuvre de De Gaulle et d’avoir publié sur lui », commence Stéphane Simon. Très vite, la salle vibre au rythme des interventions des trois débatteurs et des relances du présentateur. Comment le Général  a-t-il su réunir des Français de bords que l’on pensait pourtant radicalement différents, pour ne pas dire incompatibles ? Comment est-il devenu le dirigeant français préféré des Français ? L’opinion peut être sévère, et il faut admettre que la comparaison entre l’élite d’aujourd’hui et celle d’hier ne flatte pas la première.

De Gaulle l’actuel

En près de deux heures de conférence, très peu de sujets passent à la trappe. Du caractère visionnaire de Charles de Gaulle – chacun se souvient de ses prophéties, aussi justes que dédaignées, sur l’importance de l’arme blindée – à...