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Jean-Paul Pelras : « Que Jadot et les siens prennent une pioche et aillent nettoyer quelques rangées de vignes »

ENTRETIEN. La ministre de la transition écologique Barbara Pompili planche sur le programme écologie de LAREM pour 2022. Le 27 janvier dans Le Monde, elle envisageait une « écologie de contrat » avec le monde paysan. Une tentative de flicage dont notre collaborateur Jean-Paul Pelras n’a pas beaucoup aimé l’idée.

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Front populaire : Dans deux tribunes écrites récemment dans les médias, vous considérez que Yannick Jadot et Barbara Pompili stigmatisent le monde paysan. En quoi ?

Jean-Paul Pelras : Les charges envers le monde agricole de la part de ces deux responsables politiques sont récurrentes et ne datent pas d’hier. Elles concernent principalement les paysans français alors que notre agriculture est une des plus vertueuses d’Europe. Je le dis dans ces tribunes, qu’ils aillent contrôler les marchandises importées en provenance d’Espagne, du Maghreb, du Mercosur ou des pays de l’Est à l’heure où, de surcroit, nous déplorons un déficit extérieur historique, avec une usurpation de nos marchés traditionnels qui va impacter à la fois notre compétitivité et notre autonomie alimentaire. Qu’ils aillent contrôler, en tant que ministre ou en tant que député européen, comme veut le faire Pompili avec les utilisations de phytosanitaires, ceux qui importent. Et qu’ils laissent tranquilles ceux qui produisent en France, ceux qui génèrent une induction économique et sociale de premier plan. Cet acharnement est à la fois irresponsable et inacceptable.

FP : Pour ce qui est de Jadot, il a pourtant globalement un discours de soutien des éleveurs et des agriculteurs français. Vous y voyez une forme de double jeu ?

J-PP : Il vient d’évoquer les cancers pédiatriques en comparant les agriculteurs à des Tortues Ninja, car soi-disant vêtus comme telles lorsqu’ils sulfatent pour protéger leurs cultures. Évidemment, s’il s’en tient à ce que montrent certains reportages télévisés systématiquement orientés, en usant d’arguments ultrasensibles puisqu’ils concernent l’enfance, il peut alimenter, sans difficultés, son petit fonds de commerce. Concernant son supposé soutien au monde agricole, vous faites peut-être référence à son intervention de 2019, quand sur France Inter, il déclarait avec un aplomb incroyable : « S’il y a une formation politique qui est depuis des années aux côtés des éleveurs,...

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