Covid-19Santé

Journée ordinaire d’un médecin ordinaire

TÉMOIGNAGE. Le texte fort d’un médecin, praticien hospitalier, nous faisant partager son quotidien. Radiographie d’un service public exsangue. Miroir d’une société prise sous tous les feux.

/2020/11/Medecin_Ordinaire_Souverainisme_FrontPopulaire

Les Français ont peur...Peur d’un virus respiratoire qui contamine tout l’Hexagone et au-delà. 548 morts du COVID 19 en 24 heures pour la seule journée du 9 novembre 2020, 20155 nouveaux cas positifs en France. Nous avons dépassé la barre des 4 000 patients hospitalisés en réanimation (Gouvernement.fr, le 9 novembre 2020).

Soit, ces chiffres impressionnent. Ramenons les données à la réalité : 80 à 95 % des personnes infectées ont des formes bénignes : toux, fatigue, fièvre, essoufflement. Les formes graves sont le plus souvent l’apanage des sujets âgés ou avec comorbidités. Le taux de létalité est de 2%.

Si je regarde les données de mon centre hospitalier, dont je tairai le nom (puisqu’il m’est interdit par la direction de communiquer les données dont seule l’ARS possède les droits de diffusion), effectivement, le COVID est en forte progression : entre le 30 octobre 2020 et le 9 novembre 2020, nous sommes passés de 42 hospitalisations pour formes graves de COVID à 73, puis de 4 à 13 patients en réanimation, et enfin de 27 à 37 décès (en nombre cumulatif) en 10 jours.

Ce 9 novembre 2020 où le COVID fait rage, que s’est -il passé pour moi, médecin hospitalier, spécialiste dévoué corps et âme au système public ?

Voici ma journée telle qu’elle s’est déroulée :

Le matin en arrivant au centre hospitalier, j’apprends que ma secrétaire s’est remise pour la énième fois en arrêt maladie. Une fainéante de plus me direz-vous qui coule la Sécurité sociale alors que si elle avait été dans le privé, elle aurait été virée depuis longtemps. Certes...

Bon, je n’ai plus de secrétaire... Je contacte la direction. Personne ne se soucie de savoir pourquoi elle est encore absente. A part moi... C’est étrange, elle est d’ordinaire travailleuse et j’avoue que ses arrêts successifs récents me contrarient...

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