Le doigt est dans l’engrenage et rien ne semble propice à ce qu’il en sorte. Le gendarme de l’Audiovisuel, l’Arcom, vient de détailler les mesures qu’il entend mettre en place pour veiller « au respect du principe de pluralisme des courants de pensée et d’opinion ». Et la réponse ne tardera pas à faire polémique, sitôt que le brouhaha de l’Assemblée nationale sera enfin dissipé. Car l’Arcom envisage de mesurer ce déséquilibre « en s’appuyant sur un faisceau d’indices ». À savoir : « La diversité des intervenants, des thématiques et des points de vue exprimés. »

La diversité des intervenants était une mesure attendue, depuis que le Conseil d’État à la demande de Reporter sans Frontière avait jugé en février que « l’Arcom devait prendre en compte la diversité des courants de pensée et d’opinion exprimés par l’ensemble des participants aux programmes diffusés ». À l’époque, il s’agissait de contrôler CNews, accusée de faire progresser le Rassemblement national à travers les angles choisis et le profil des chroniqueurs. Déjà, les observateurs s’interrogeaient : mais comment l’Arcom justifierait-elle donc de la classification de tel ou tel invité ou chroniqueur, pourtant non encarté ou relié à un parti politique ?

Cette interrogation ne devait pas être suffisante, l’Arcom a décidé de s’ajouter une difficulté supplémentaire. Il faudra maintenant que les chaînes d’informations — cette appréciation portera en particulier sur les programmes d’information ou concourants à l’information — s’assurent que tel ou tel invité ait les propos bien attendus pour équilibrer la balance des points de vue. Mais surtout, il faudra que les chaînes s’assurent d’être suffisamment « diverses » dans les thématiques proposées.

CNews… et les autres ?

Une attaque directe contre CNews, chaîne privée, qui a fait le choix de miser sur les faits divers et les sujets qui suscitent le plus d’émois sur les réseaux...