La fusion nucléaire, le futur de l’énergie nucléaire ?
ARTICLE. Le Lawrence Livermore National Laboratory, un laboratoire national du département de l’Énergie des États-Unis, a signalé le 8 août dernier une « avancée historique » dans ses travaux sur la fusion nucléaire. Un bond en avant notable qui nourrit l’espoir d’une énergie propre au potentiel considérable.
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La recherche sur la fusion nucléaire patinait depuis plusieurs années. Les Américains du Lawrence Livermore National Laboratory ont franchi une étape déterminante le 8 août 2021. Le National Ignition Facility (NIF) – un laser gigantesque, d’une taille supérieure à celle de trois terrains de football américain – a en effet déclenché une explosion de fusion remarquable, validant en partie le bien-fondé de cette recherche sur le plan militaire — but premier recherché — mais surtout sur le plan énergétique.
Contrairement à la fission nucléaire, qui vise à scinder un noyau atomique lourd, la fusion vise à assembler deux noyaux atomiques pour former un noyau plus lourd, déclenchant une explosion extrêmement puissante (quatre fois plus que celle dégagée par une réaction de fission). Le processus est similaire à celui qui s’opère pour les étoiles. Au-delà de son utilisation militaire, la fusion permettrait de produire de l’électricité sans émissions de CO2, et de produire beaucoup moins de déchets radioactifs qu’avec la fission. Et aucun déchet de haute activité à vie longue.
Un résultat historique, mais la route est encore longue
Les 192 faisceaux du NIF se sont concentrés sur une cible minuscule d’une taille d’un grain de poivre, une capsule d’isotopes d’hydrogène deutérium et tritium. Le laser a alors concentré une explosion de fusion qui a généré huit fois plus d’énergie que l’installation n’en avait produite depuis sa création en 2009, à savoir 1,35 mégajoule (MJ) sur 20 nanosecondes. Plus intéressant encore, cette énergie correspond à 70 % de l’énergie de l’impulsion laser qui l’a déclenchée. En d’autres termes, le résultat, quoique pas encore énergétiquement rentable, reste sans précédent.
Le National Ignition Facility partait de loin. Pendant plusieurs années, le laboratoire a plafonné à 3 % de ce seuil, ne produisant qu’environ 1 kilojoule (kJ) à chaque tir de fusion. Bien que...