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La réindustrialisation de la France au péril de la pénurie d'ingénieurs

ARTICLE. Le nombre d’inscrits en première année d’école d’ingénieur a diminué de 11,5 % pour le cycle 2023-2024. Une baisse inquiétante, quand dans le même temps le mot "réindustrialisation" est sur toutes les lèvres.

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Réindustrialiser la France, la belle affaire. Suffirait-il de déclarer solennellement la fin de plusieurs décennies de désindustrialisation, la fin de la mondialisation heureuse, pour que tout se déroule comme le souhaiteraient Emmanuel Macron ou autres Bruno le Maire ? Sans doute pas. Pour réindustrialiser, il faut de l’argent — l’État en a injecté dans ses divers plans de relances — mais il faut aussi autre chose. De la ressource humaine. Et c’est bien là que le bât blesse, car la France en manque. Elle manque d’ouvriers spécialisés, mais également d’ingénieurs.

Et c’est en partie une conséquence directe de l’action gouvernementale menée lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron qui nous amène à ce triste constat : non seulement nous constatons une pénurie d’ingénieurs en France, mais pire, les candidats sont moins nombreux. À la rentrée de l’année 2023 - 2024, le nombre de nouveaux entrants en 1ère année du cycle ingénieur a baissé de 11,5 %, 42 239 étudiants ont intégré cette filière d’après les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ils étaient 47 745 l’année précédente.

Le ministère attribue cette baisse « principalement du fait d’une baisse du vivier des candidats à l’entrée issus anciennement des DUT et qui aujourd’hui poursuivent en 3ème année de BUT », les DUT ayant été réformés en 2021, passant le nombre d’années exigées de 2 à 3 ans (du niveau BTS à celui de Licence) pour obtenir le diplôme nécessaire pour la suite du cursus en école d’ingénieur. Mais tout le monde ne partage pas cette explication.


Un manque de 10 000 ingénieurs au minimum


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