Pénurie d’élites : l’autre échec de l’école française
CONTRIBUTION / OPINION. De la IIIᵉ République à aujourd’hui, la mission de l’école était de former les élites de la nation. Mais la baisse des exigences et l’égalitarisme mal compris ont sapé ce modèle. Un pays qui ne forme plus ses élites se condamne à dépendre de celles des autres.
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De la IIIᵉ République à l’après-guerre, l’enseignement français fut conçu comme un instrument de puissance nationale. Sa mission : former des élites par l’école du mérite. Le général de Gaulle, dans ses Mémoires d’espoir (1971), ne disait pas autre chose. S’il soulignait que la noblesse de l’école, fidèle à ses racines grecques, résidait dans la curiositas et dans la raison critique qu’elle devait transmettre à la jeunesse ; il n’en oubliait pas pour autant sa fonction politique. « Il s’agit, écrivait-il, que l’enseignement […] réponde aux conditions de l’époque qui sont utilitaires, scientifiques et techniques. […] L’école et ses enseignants ont un devoir national incomparable : influer puissamment sur notre destin en instruisant la fleur du peuple. » Le Conseil national de la Résistance exprimait la même exigence en 1944, en proclamant dans sa charte que l’école devait promouvoir « une élite véritable, non de naissance, mais de mérite ». La lucidité plus que l’idéalisme prévalait : la survie d’une nation dépend de sa capacité à former des élites à la hauteur de leur temps, puisées dans toutes ses composantes. Il s’agissait déjà de susciter ces « premiers de cordée », pour reprendre une formule devenue célèbre.
L’école française faillit désormais à ce devoir : elle ne parvient plus à former des élites de niveau mondial. Référence européenne encore dans les années 1990, l’enseignement français subit un déclassement brutal, attesté par toutes les enquêtes internationales. Particulièrement en mathématiques, discipline impartiale, symbole de la méritocratie républicaine, parce qu’elle ne reconnaît ni les titres ni l’héritage, mais seulement la rigueur de l’esprit. Dans cette matière, seuls 3 % des élèves français de CM1 atteignent le niveau « avancé » de TIMSS, contre 13 % aux États-Unis, 22 % au Royaume-Uni et 36 % en Corée du Sud. À quinze ans, dans PISA, seul 1 % des élèves accèdent à ce niveau, contre 3 %...
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