Florence Bergeaud-Blackler aurait-elle pu imaginer meilleure affaire pour illustrer le propos de son dernier ouvrage ? Dans Le Frérisme et ses réseaux, l’enquête (éditions Odile Jacob), l'anthropologue détaille comment ce mouvement islamiste cherche à islamiser les pays non musulmans, entre autres en exerçant une pression dans toutes les sphères — notamment le milieu universitaire — de nos sociétés occidentales, à travers le chantage à l’islamophobie notamment.

Ce vendredi 12 mai, l’enseignante-chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) était justement invitée à présenter son travail à l’université de la Sorbonne. Ce n’est que quatre jours avant que Florence Bergeaud-Blackler a appris que son intervention a été déprogrammée par la doyenne de la faculté de Lettres de la Sorbonne « pour des raisons de sécurité ».

Un livre qui dérange

Des raisons de sécurité qui, doit-on le deviner, sont liées au contexte extrêmement pesant qui plane depuis la publication de son ouvrage en janvier dernier. La chercheuse est effectivement la cible d’une cabale de menaces et d’injures, notamment de la part de l’islamologue François Burgat, ancien directeur de recherche au CNRS, qui l’a accusée de « racisme scientifique » utilisant une « rhétorique antisémite la plus décomplexée ». L’avocat et militant Rafik Chekkat, est même...