« Près de 30 % des allocataires des APL ont perdu 73 € en moyenne, en grande partie les plus jeunes. 400 000 personnes ont perdu leur droit. Pour financer les cadeaux à ses amis les riches, Macron devait bien prendre aux pauvres. C’est chose faite » Constat sans appel dressé le 2 décembre dernier par le député (LFI) François Ruffin. La réforme des APL, appliquée depuis le 1er janvier 2021, a en effet tenu ses promesses : des économies pour l’État, moins d’argents pour les bénéficiaires.

Le 9 novembre, Emmanuelle Wargon, la ministre déléguée au Logement, était auditionnée au Sénat dans le cadre dupProjet de lois de finances pour 2022. Un premier bilan avait alors été établi sur la réforme des APL – qui se calcule désormais sur la base des revenus des 12 derniers mois revus trimestriellement, et non plus sur ceux perçus deux années plus tôt. Côté pile, entre 1 et 1,2 milliard d’euros d’économies a été réalisé par l’État. Côté face, 73 euros mensuels moyens ont été perdus pour 29,6 % des bénéficiaires, dont 6 % — à savoir 394 000 personnes — qui sont sortis du dispositif.

Parmi les perdants de ce nouveau mécanisme se trouvent les jeunes actifs aux revenus proches du SMIC. Ils ont perdu autour de 95 euros par mois, parce qu’étant directement impliqués par le décalage dans le temps du mode de calcul, qui les protégeait les deux premières années. Les jeunes en contrat de professionnalisation ont ainsi été particulèrement affectés par la réforme. Sur ce point précis, un abattement et un paiement rétroactif ont été mis en place par le gouvernement à partir du mois de septembre pour qu’ils retrouvent le niveau d’aide d’avant la réforme.

Tant pis pour les plus précaires

Emmanuelle Wargon ne s’en est pas caché, « [si]...