Microsoft hébergera nos données sanitaires
Le vaste service de partage de données sanitaires «Health data club» sera hébergé par l’entreprise américaine.
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Comme l’anglicisme pouvait le laisser craindre, le «Health data hub» français sera... américain. C’est en tout cas sur une entreprise américaine, Microsoft, qu’elle reposera, ainsi que l’a révélé le journal Les Echos.
Le Health data hub est une plateforme d’hébergement et de mise en commun des données sanitaires au niveau national. Créée à la suite du «rapport Villani», sa mission de préfiguration a été lancée par le ministère de la Santé en juin 2018, avec l’ambition d’en faire un outil efficace pour les praticiens, tout en garantissant que les données seraient anonymes ou a minima livrées sous pseudonyme.
Or, c’est Microsoft qui a été choisie pour héberger ces données, alors même que des entreprises françaises comme Outscale, Scaleway s’étaient portées candidates. Le secrétaire d’Etat chargé du Numérique, Cédric O, a jugé le développement de ces services trop lents, jugeant trop urgente la mise en place de ce nouvel outil pour attendre.
Le choix d’une entreprise étrangère suscite l’inquiétude de la Commission nationale de l’informatique et des libertés quant à la conservation des informations sur les patients. D’autant plus que la loi américaine impose aux entreprises nationales de fournir les données conservées sans rechigner.
Après la révélation de l’utilisation d’un «captcha» (service visant à authentifier un utilisateur humain) de Google par l’application StopCovid, celle de Miscrosoft par un autre service numérique développé par les autorités françaises questionne la souveraineté numérique du pays et ses conséquences potentielles sur le système sanitaire.