Une Américaine à Bruxelles : menace sur la concurrence européenne
ARTICLE. Fiona Scott Morton, ancienne haute fonctionnaire de l’administration Obama, a été nommée économiste en chef de la concurrence à la Commission européenne mardi. L’Américaine a aussi travaillé pour des entreprises américaines qu’elle sera amenée à avoir dans le collimateur…
Mise à jour du 19 juillet à 11h00 : La levée de boucliers — essentiellement française — contre la nomination d’une Américaine au poste d’économiste en chef à la concurrence de l’Union européenne a payé. Ce mercredi 19 juillet, Fiona Scott Morton a fait part de son refus d’occuper le poste à la Commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, face aux accusations de potentiels conflits d’intérêts dont elle faisait l’objet — en raison de sa nationalité d’une part, et de son CV ponctué de missions de conseil à des multinationales du numérique.
« Compte tenu de la controverse politique suscitée par le choix d'une non-Européenne pour occuper ce poste et de l'importance pour la direction générale de bénéficier du soutien total de l'Union européenne dans le cadre de l'application de la législation, j'ai décidé que la meilleure solution était de me retirer et de ne pas accepter le poste d'économiste en chef », a déclaré l’économiste américaine. « J'accepte cela avec regret et j'espère qu'elle continuera à utiliser ses compétences extraordinaires pour faire pression en faveur d'une application stricte de la concurrence », a déclaré la vice présidente exécutive de l’UE, qui ne semble toujours pas avoir pris conscience du problème que posait une telle nomination.
« Notre réaction rapide a été efficace », s’est félicité le député européen François-Xavier Bellamy (PPE). « Ce n’est qu’une première étape », a-t-il ajouté, demandant à faire « la lumière sur le processus qui a conduit à ce recrutement ». La décision de Fiona Scott Morton a également été saluée dans le camp macroniste (c’est dire…) puisque même Nathalie Loiseau a salué cette décision, « la meilleure et même la seule possible », tout en s’interrogeant : « Mais pourquoi avoir commis ce faux pas ? » Tout le monde se le demande. Nul doute, cependant, que les eurolâtres réussiront à s’enorgueillir d’avoir défendu la « souveraineté européenne » dans cette...