Séparatisme : les écoles en première ligne ?
La Cour d’appel de Montpellier a condamné fin juillet le responsable d’une école clandestine de confession musulmane dans l’Hérault. C’est ce que nous apprenait il y a deux jours Le Figaro. Hasard du calendrier judiciaire, cette décision intervient alors que le ministre de l’Intérieur doit s’atteler à un projet de loi sur le séparatisme.
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Alors qu’Emmanuel Macron affiche sa volonté de lutter contre le séparatisme qui se profile dans la société française, mais ne voyant pas, en même temps, de problème avec le communautarisme… cherchez l’erreur, Le Figaro nous apprenait récemment qu’une école clandestine montée dans les locaux d’une association musulmane avait dû fermer à Montpellier. Le responsable et son association écopant par ailleurs de 2 000 euros d’amende.
L’histoire commence au printemps 2017. Le parquet de Montpellier ouvre une enquête au sujet d’une école clandestine qui aurait vu le jour dans la ville. L’enquête révèle que la mairie a bien reçu une lettre du responsable l’informant de l’ouverture d’une école privée hors contrat pour la rentrée 2016, mais que le courrier du rectorat rappelant les règles à suivre par l’association était resté lettre morte. Le rectorat de Montpellier n’avait pas, dans ces conditions, validé l’ouverture de l’établissement.
A la rentrée suivante, les enfants sont installés dans des préfabriqués au sein de la grande mosquée du quartier de la Mosson. Les policiers constatent en décembre la présence de cinq enseignantes et de trente cinq enfants. Les locaux ressemblent à ceux d’une école classique avec salles de classe, emplois du temps, règlements affichés, alors que le responsable de l’association et les parents d’élèves soutiennent qu’il ne s’agit que de soutien scolaire.
La police découvre également plus de 360 000 euros sur les comptes de l’association AET ( Association pour un enseignement trilingue ). L’argent provient de particuliers, de sociétés et d’associations pour la construction de la future école hors contrat Amana, alors que le rectorat n’a toujours pas donné son feu vert.
Selon les informations du Figaro, le responsable d’AET et les parents d’élèves réfutaient par ailleurs tout communautarisme, précisant que l’association et la future école n’étaient pas confessionnelles. Un positionnement difficile à tenir semble-t-il...