Suicides et dépressions : la 3ème vague de la COVID
ARTICLE. Selon une enquête publiée par la Fondation Jean Jaurès et l’IFOP, 20 % des Français ont déclaré avoir songé au suicide en septembre. Une enquête qui pointe les effets pervers du confinement et qui dresse le portrait d’un autre désastre sanitaire et social à venir. Celui d’une vague qui ne dira pas son nom.
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20%. C’est le nombre de personnes interrogées dans le cadre de l’enquête “Suicide: l’autre vague à venir du coronavirus?” qui ont répondu “oui” à la question :”Avez-vous déjà envisagé sérieusement de vous suicider?”. Ce sondage réalisé par l’IFOP auprès de 2000 Français, entre le 21 et le 28 septembre 2020, pointe du doigts le risque que fait peser la crise du COVID et la gestion qu’en fait le gouvernement, sur la santé des Français. La Fondation Jean-Jaurès qui a piloté l’enquête avec Michel Debout, professeur de médecine légale et membre de l’Observatoire national du suicide, craint de graves répercussions sociales et psychologiques dans les mois qui suivront la crise.
Le premier confinement avait comprimé la menace suicidaire en France. La proximité familiale avait rendu les passages à l’acte plus difficile dans des espaces clos. Et le discours gouvernemental axé sur la solidarité nationale ainsi que sur un « effort de guerre » avait posé un couvercle sur la marmite des pensées négatives qui agitaient les esprits. Une réaction déjà observée au 19eme siècle par Emile Durkheim qui avait: “montré qu’en temps de guerre le taux de suicides diminuait de façon conséquente” comme le relaie le rapport de la fondation. Mais à l'issue de ce premier confinement, la menace de la COVID n’a jamais disparu avant de revenir, virulente, en octobre. Et la gestion du second confinement par le gouvernement fait désormais craindre le pire.
Parmi les populations les plus sujettes aux pensées suicidaires, on retrouve en premier lieu les artisans-commerçants (25%), les chômeurs (27%) et les dirigeants d’entreprise (27%).
“Alors qu’au printemps dernier, chacun pouvait se sentir solidaire des autres et acteur de décisions publiques qui leur paraissaient cohérentes, cet automne, vouloir réussir deux objectifs opposés en même temps provoque l’incompréhension” explique la Fondation. La guerre entre les artisans commerçants, les grandes surfaces...