Un suicide crée autour du mort un rayon de contagion imitative : les personnes fragilisées peuvent aussi passer à l’acte comme cela se voit en particulier en milieu soignant. « Il est aussi démontré que le risque de suicide augmente significativement dans l’entourage d’une personne suicidée (famille, camarades de classe, collègues de travail, etc.) »Pierre Thomas, Prévention du suicide : l’évaluation est indispensable, in Bulletin épidémiologique hebdomadaire, 2019, SPF. Or il est rare que le drame suicidaire soit officiellement évoqué et « exorcisé », comme il devrait l’être par des psychologues dans le groupe de travail où il s’est produit. Car « chaque suicide est une catastrophe, à l’origine de beaucoup de douleurs ou de traumatismes chez les proches, et il peut être l’un des événements les plus difficiles auxquels sont confrontés les professionnels de santé. On considère qu’un suicide endeuille en moyenne sept proches et impacte plus de vingt personnes. » (Thomas, op.cit. loc cit.). Le plus souvent, le suicide ne fait l’objet d’aucun traitement collectif dans le groupe qui en a été perturbé. Ni pour le prévenir ni pour en comprendre les causes et y remédier.

Or, le suicide pourrait être en grande partie évitable… La prévention du suicide aurait dû être un enjeu majeur de santé publique, mais ce n’est qu’en juillet 2022 que le ministère chargé de la Santé l’a inscrit dans l’action 6 de la Feuille de route santé mentale et psychiatrie de 2018, et l’objectif de la stratégie nationale de prévention du suicide, décrite dans l’instruction du 6 juillet 2022 consistant à mettre en œuvre un ensemble d’actions intégrées de prévention du suicide.

Parmi ces actions, il y a le dispositif VigilanS de maintien du contact avec la personne qui a fait une tentative de suicide ; la formation actualisée au repérage, à l’évaluation et à l’intervention de crise suicidaire...