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Aller à Brescello…

CHRONIQUE. Don Camillo. Le cinéma d'antan. Les paysages ensoleillés de l'Italie. Ces morceaux de passé, lointains et prévilégiés, aujourd'hui noyés dans  l'instantanéité. Tout au long de l'été, notre camarade Jean-Paul Pelras nous incite, avec ces chroniques champêtres, à nous replonger dans ce flot de souvenirs qui font notre identité collective.

/2021/07/Photo Brescello

Je ne sais pas quand. Mais je sais que j’irais à Brescello. J’aurais pu choisir, comme lieu de pèlerinage, Lourdes, Lisieux, Jérusalem ou Compostelle. Et bien non, c’est dans cette petite ville d’Emilie-Romagne située dans le Nord de l’Italie que je me transporterai dés que j’en aurai le temps. Car c’est là que furent tournés les deux premiers Don Camillo. C’est là qu’un Peponne, désormais coulé dans le bronze, salue le chaland sur le perron de sa mairie. C’est là que le plus célèbre de nos curés l’imite à l’entrée de l’église.

Et puis, vous comprenez, il y avait la voix du Christ. Ce fut la seule fois où il me fut donné de l’entendre.

Alors, bien sûr, il y a aussi un musée, l’église, la gare, la Madonna du Borghetto, la cloche, le char d’assaut. Mais ce que je compte y retrouver, c’est l’ambiance de ce Midi méditerranéen immortalisé sur la pellicule qui crépite, entre le grand fleuve et les champs de blé. C’est le souvenir de ces personnages imaginés par Giovanni Guareschi en 1948 et mis en scène, un peu plus tard, par Julien Duvivier avec Fernandel et Gino Cervi bien entendu, mais aussi Madame Christina l’institutrice, Madame Botazzi, le docteur Spiletti, Brusco ou encore la camarade du parti.

Oui, ce sont ces gens là que je veux revoir à Brescello. Parce que, figurez-vous, ils ont accompagné une partie de mon enfance en caricaturant le quotidien de nos villages plongés dans la lumière pulvérulente de ces étés où pendant que les vieux, de l’autre coté de la moustiquaire, prenaient le frais sur leur pas de porte, nous regardions avec mon père Don Camillo à la télévision. Et puis, vous comprenez, il y avait la voix du Christ. Ce fut la seule fois où il me fut donné de...

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