Amazon est prêt à tout ! Pourvu que son troupeau d’agneaux grandisse partout sur la planète. En tant que fan de Tolkien, j’ai dû bêler à mon tour, et opérer une saignée dans mon budget de quelques euros mensuels pour pouvoir accéder à leur série « Les anneaux de pouvoir ».

Quand on a lu comme moi le Silmarillion, le Seigneur des Anneaux, Le Hobbit, Beren et Luthien, les Contes et légendes inachevés, et même une biographie du génial philologue anglais (Carpenter), on s’attend à ce que des adaptations de son œuvre aient une certaine qualité.

Tolkien était un philologue, catholique et conservateur, et il trouvait dans sa geste épique, nourrie de Beowulf et d’Eddas islandaises, une alternative à un monde réel bien peu intéressant pour lui. Il lui a toujours préféré la littérature. Rappelons qu’il perdit très tôt son père et l’un de ses chers amis lors de la grande boucherie de 14-18, où il fut lui-même enrôlé sur le front en France.

Il n’a jamais été contre la diversité humaine, ni raciste, mais s’il avait vu comme moi ce qu’est devenu son univers dans ces deux premières saisons, peut-être qu’il se serait retourné dans sa tombe, mais en tournant le dos… à la télé.

Reconnaissons à Amazon un grand soin pour les images. On y retrouve la magie de Jackson avec paysages et décors époustouflants, beaux costumes, très riches effets spéciaux. Une très belle plasticité donc, mais avec tout le pognon qu’on leur donne, c’est le minimum attendu. Pour l’esbroufe, Amazon est très fort.

Et le plus important, le reste, me direz-vous ? Et bien c’est là que ça se gâte. Amazon et son équipe de scénaristes, très jeunes apparemment (trop ?), prennent de grandes libertés avec l’univers de Tolkien. Gandalf atterrit sur Arda (la Terre du...