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Anne Sylvestre : les femmes et les enfants d’abord

ARTICLE. Elle avait partagé la scène avec Brassens, Barbara ou Moustaki. Célèbre pour ses contes musicaux pour enfants, et ses chansons engagées en faveur des femmes, la chanteuse d’origine lyonnaise à la voix envoutante est décédée lundi.

/2020/12/Anne Sylvestre, nostalgie, chansons

C’est le parfum d’une époque qui n’en finit plus de s’évaporer, comme un âge d’or qui rapetisse à mesure que ses protagonistes quittent la scène. C’est Sébastien d’Assigny, son attaché de presse historique, qui a annoncé la nouvelle. La chanteuse lyonnaise Anne Sylvestre est morte lundi, à l’âge de 86 ans, des suites d’un AVC.

De son vrai nom Anne-Marie Thérèse Beugras, Anne Sylvestre a commencé à chanter à la fin des années 1950 dans les cabarets comme celui de La Colombe, aujourd’hui le plus vieux bistrot de Paris. Après quelques titres à la radio, comme Mon mari est parti (1959), sa carrière commence à décoller. Au début des années 1960, elle se produit sur scène, notamment en première partie de Gilbert Bécaud. C’est à cette époque qu’elle sort un 45 tours regroupant les Fabulettes, ses premières chansons pour enfants. En 2007, elle confie à l’Express dans une interview : « J'ai inventé Les Fabulettes à la naissance de ma première fille, quand je la promenais dans son landau. » A la fin des années 1960, les instituteurs s’arrachent les disques.

A partir de là, Anne sylvestre mènera deux carrières de front, celle de conteuse pour enfants et celle d’artiste engagée, avec, dans les deux cas, en ligne d’horizon, cette exigence de finesse née du respect du public. Ne réprimons pas sur ce point une saine nostalgie. Anne Sylvestre chantait la vie aux enfants avec grâce, intelligence et tendresse, se gardant des écueils tantôt racoleurs tantôt débilitants que nous n’avons pas toujours su éviter depuis.

Ses Fabulettes ont eu un tel succès qu’elles ont fini par obombrer le reste de son répertoire pourtant riche. Chansons à texte, scansion particulière et accompagnement à la guitare… On a souvent vu en elle la version féminine de Brassens, une « Brassens en jupons ». Si la comparaison...