Fabrice Luchini, Aya Nakamura et les Jeux olympiques : dissonants échos multi-culturalistes
CONTRIBUTION / OPINION. Pour notre contributeur, la désignation de la chanteuse Aya Nakamura pour la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de 2024 est un signe idéologique très clair.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, ou mal, Fabrice Luchini est un acteur de cinéma, mais aussi un « chansonnier » (c'est-à-dire un auteur et interprête de textes satiriques) féru de langue française, sachant « dire » les plus grands écrivains, aimant « déclamer » nos poètes avec authenticité, brio et foi. Un chevalier servant de la beauté et richesse de notre langue, en quelque sorte ; un ambassadeur, en son pays, des plus fameux orfèvres de nos mots, de nos vers et des lignes de tant de si beaux chapitres auxquels nous avons tous, encore, droit et devoir de transmission.
Aya Nakamura est une chanteuse française d’origine malienne, semble t-il affublée d’un nom à consonance japonaise, histoire de faire de ce mélange une personnalité représentative d’un multiculturalisme dit de bon aloi. Est-ce une « chance » pour la France et les Français quand cette artiste, « la plus écoutée dans le monde », nous dit-on, émet de dissonantes tirades peuplées de trémolos d’une inédite « musicalité » ? Une production d’ensemble dont se gausse un Luchini révolté – comme beaucoup d’entre nous.
Jolie voix, diront certains, mélodieuse, flutée ? Certes, mais a-t-on pour autant offert cette même chance à une de nos cantatrices françaises confirmées, ou en devenir ? Belle femme, « sexy », « bankable », enchériront d’autres. Mais avec son image affétée, de toutes pièces assemblées pour correspondre au plus près au mercantilisme lié au désir machiste, Aya Nakamura ne porte-t-elle justement le contradictoire reflet d’une tendance féminine en quête d’équanimité avec des prérogatives dites propres à l’homme, la mâle, celui devenu l’ « ennemi-too », l’incarnation du mal ? Il serait juste question qu’elle interprète Edith Piaf, dites-vous ? Mais là encore, la chanteuse française Juliette, par exemple, m'apparaît beaucoup plus à même de remplir cette mission.
C'est pourtant Aya qui a été pressentie par la Macronie pour fédérer, de sa voix et de son sourire, la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Une décision olympienne...