Les boules à neige
CHRONIQUE. Tout au long de l'été, notre camarade Jean-Paul Pelras nous incite, avec ces chroniques champêtres, à nous replonger dans ce flot de souvenirs qui font notre identité collective. Aujourd'hui, quelques bibelots achetés en vacances...
Retournons du côté de l’enfance où il doit nous rester quelques bricoles à dénicher. Et évoquons cette boule en verre que nous passions des minutes entières à tourner et à retourner pour que la neige recouvre la Basilique de Lourdes, un chalet à Courchevel, le Mont Saint Michel, un père Noël et, bien sûr, la tour Eiffel.
Cette tour Eiffel qui servit à inaugurer le genre avec des boules à neige la symbolisant lors de l’Exposition universelle de 1889. La religion s’empara ensuite du phénomène, puis le tourisme avec l’avènement des congés payés et la représentation des stations balnéaires.
Nous avons tous, à ce titre, une boule à neige évoquant un souvenir de vacances rangé sur l’étagère cosy de notre chambre d’enfant. Celle où nous retournons de temps en temps pour vérifier si personne ne nous a piqué les 45 tours, la collection du Club des Cinq ou celle de la Bibliothèque Verte avec, bien en vue parce que c’était notre préféré, ce livre de Jack London intitulé « Croc blanc ».
C’est justement en lisant « Une part de ciel » livre écrit par Claudie Galay où l’objet revient régulièrement dans les non-dits de l’enfance et le mystère des départs, que m’est venue l’idée des boules à neige. Autre évocation, l’Ile de Sein où, et je vous conseille le détour, « Chez Bruno », café peint en jaune que l’on voit sur les cartes postales de cette ile bretonne, le patron « Chinosphérosphile » possèderait quelque 920 boules à neige. Histoire, peut-être, de voir le monde en blanc les jours de gros temps.